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Tout à sa portée

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
09/13/2011 -  
Olivier Messiaen: Les Offrandes oubliées, méditation symphonique
Franz Schubert: Symphonie No 7 en si mineur D 759 («Inachevée»)
Claude Debussy: Trois Nocturnes
Maurice Ravel: Daphnis et Chloé, (2e suite)

Zürcher Sing-Akademie, Timothy Brown (préparation), Wiener Philharmoniker, Yannick Nézet-Séguin (direction musicale)


(© Priska Ketterer)


Débuts à Lucerne à 36 ans, avec rien moins que le Philharmonique de Vienne. Voilà qui en dit long sur la carrière de Yannick Nézet-Séguin, l'un des jeunes chefs les plus en vue du moment. Aussi demandé au concert qu'à l'opéra, le Québécois a déjà, en quelques années à peine, dirigé les formations les plus prestigieuses dans les salles et les théâtres les plus réputés. L'été prochain, il prendra les rênes de l'Orchestre de Philadelphie. Petit, trapu dans son costume serré, souriant et décomplexé comme seuls peuvent l'être les Nord-Américains, il monte sur le podium d'un pas vif et semble d'un coup comme grandi, comme porté par une énergie et un enthousiasme débordants, qui galvanisent les musiciens. Son assurance, son aisance et ses gestes rapides et précis sont impressionnants.


Impressionnant de maîtrise technique, de fluidité et de soyeux, le Philharmonique de Vienne l'est aussi, dans un programme français pourtant peu idiomatique pour lui. La réunion, en première partie, des Offrandes oubliées du jeune Messiaen et de l'Inachevée de Schubert met en lumière l'importance de la dimension religieuse dans les deux partitions. Schubert, langue maternelle des Viennois s'il en est, est pris très lent, avec d'immenses souffles majestueux, incitant à la rêverie et à la contemplation.


La rêverie est aussi le maître-mot de la seconde partie de la soirée, avec les Trois Nocturnes de Debussy et Daphnis et Chloé de Ravel. Aux couleurs et aux sensations, le chef privilégie la narration et la tension, comme pour mieux dégager l'aspect dramatique des œuvres. Au final, applaudissements chaleureux pour un début parfaitement huilé. Yannick Nézet-Séguin a désormais tout à sa portée. Il ne lui manque peut-être que le supplément d'âme, la touche d'émotion qui font basculer une soirée de techniquement parfaite à inoubliable. Mais il a encore tout le temps devant lui.



Claudio Poloni

 

 

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