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Cristalliser le désespoir

Nantes
Théâtre Graslin
03/28/1998 -  et 31 mars, le 2 avril 1998
Leos Janacek : De la maison des morts
Philip Skinner (Goryantchikov), Kseniya Skacan (Alyeya), Vladimir Glushchak (Chichkov), Peter Keller (Skouratov), John Hurst (Filka Morosov), Michael Preston-Roberts (Chapkine)
Choeur de l’Opéra de Nantes, Orchestre National des Pays de Loire Guido Johannes Rumstadt (direction), Philippe Godefroid (mise en scène)

Chronique de l’enfermement, De la maison des morts cristallise le désespoir des détenus des camps sibériens. Là se trouvent rassemblés des hommes que les hasards de l’existence ont placés dans la marge, que le régime a gommé parce qu’ils ont un jour oublié les règles imposées par lui. Tous les prisonniers se raccrochent à leur souvenirs, à ce semblant de vie qui leur fut accordé avant l’enfer. Avant cette souffrance physique et surtout psychologique qui les mènent au seuil de la folie (à moins que celui-ci ne soit déjà franchi?...). Naturellement, le tableau est sombre et Philippe Godefroid respecte et reprend les codes habituels : fils de fer barbelés, fenêtres murées, valises entassées, teintes grisâtres, tout y est. Mais cela suffit-il à faire réellement pénétrer le spectateur dans l’univers intime, dans la détresse des personnages? La question reste posée.

Les rôles sont quant à eux plutôt bien distribués, ne faisant ressortir aucun tempérament exceptionnel mais ne pêchant par aucune faiblesse véritable. Les chanteurs sont réellement investis par ce drame qui semble parfois les dépasser par son atrocité, par son absurdité. Ce que l’on retiendra donc de cette soirée c’est la direction tout en finesse de Guido Johannes Rumstadt, qui éclaire par ses raffinements, par sa précision l’atmosphère pesante de l’oeuvre. D’ailleurs la tentation était grande de se laisser absorber par les choses passionnantes qui se passaient dans la fosse, oubliant presque qu’il existait une scène.



Katia Choquer

 

 

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