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Un Fidelio pétri d’humanité

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
08/12/2010 -  et 15* août 2010
Ludwig van Beethoven: Fidelio, op. 72

Peter Mattei (Don Fernando), Falk Struckmann (Don Pizarro), Jonas Kaufmann (Florestan), Nina Stemme (Leonore), Christof Fischesser (Rocco), Rachel Harnisch (Marzelline), Christoph Strehl (Jaquino)
Arnold Schoenberg Chor Wien, Erwin Ortner (préparation), Mahler Chamber Orchestra, Lucerne Festival Orchestra, Claudio Abbado (direction musicale)
Tatjana Gürbaca (mise en scène), Stefan Heyne (décors), Reinhard Traub (lumières)


N. Stemme et J. Kaufmann (© Lucerne Festival/Georg Anderhub)



Un murmure, au départ quasiment imperceptible, qui se transforme en cri lancinant, à donner des frissons, dans un crescendo époustouflant. L’entrée en scène de Jonas Kaufmann dans le Fidelio d’ouverture du Festival de Lucerne 2010 restera longtemps gravée dans les esprits. Le ténor allemand a ébloui le public non seulement par sa technique, mais aussi par son chant raffiné et son sens des nuances. Visiblement très à l’aise, il n’a pas semblé souffrir de son été plutôt chargé, entre Munich, Bayreuth, Lucerne et Salzbourg. La Léonore vaillante et voluptueuse de Nina Stemme est apparue, quant à elle, légèrement en retrait, avec notamment un manque de souplesse dans son grand air, mais il faut dire que la voix est habituée aux emplois les plus lourds du répertoire wagnérien et straussien. Les seconds rôles ont frôlé l’idéal, avec notamment le Rocco expressif et humain de Christof Fischesser, le Pizarro aux accents terribles mais loin de la caricature de Falk Struckmann et la délicate Marzelline de Rachel Harnisch. Claudio Abbado tenait là une distribution de tout premier ordre, après une première approche de l’unique opéra de Beethoven à Baden-Baden en 2008, plombée par des interprètes pas toujours adéquats. Les nombreux micros disséminés dans la salle laissent espérer une captation live.


Car il faut avoir entendu le chef italien demander aux musiciens de jouer pianissimo lorsque les voix du chœur des prisonniers (excellent au demeurant!) ne font que susurrer, les enjoindre à arrondir le son, qui devient alors plein et somptueux, lorsque les accents se font plus déchirants. La richesse de la partition apparaît ainsi dans tout son éclat, avec ses contrastes et ses élans. La lecture d’Abbado privilégie l’émotion intérieure et le recueillement, faisant de Fidelio un ouvrage pétri d’humanité plutôt que d’héroïsme. On tient là une version de référence. Annoncé au départ en version de concert, ce Fidelio a finalement été représenté sous forme semi-scénique, mais sans aucune valeur ajoutée, si ce n’est que les pupitres et les partitions des chanteurs étaient habilement cachés par des uniformes militaires faisant office de décor.


Claudio Abbado remontera sur le pupitre de Lucerne les 20 et 21 août, cette fois pour la 9e Symphonie de Mahler, poursuivant un cycle entamé il y a plusieurs années.


Le site Internet du Festival de Lucerne



Claudio Poloni

 

 

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