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Féerie de Noël

Nantes
Théâtre Graslin
12/11/2015 -  et 13, 15, 17, 18 décembre 2015 (Nantes), 5, 6 janvier 2016 (Angers)
Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
Vincent Le Texier (Peter), Eva Vogel (Gertrude), Marie Lenormand (Hansel), Norma Nahoun (Gretel), Jeannet Fischer (La Sorcière), Dima Bawab (Le Marchand de sable, La Fée Rosée)
Chœur d’Angers Nantes Opéra, Maîtrise de La Perverie, Xavier Ribes (direction des chœurs), Orchestre national des Pays de la Loire, Thomas Rösner (direction musicale)
Emmanuelle Bastet (mise en scène), Barbara de Limburg (décors), Véronique Seymat (costumes), François Thouret (lumières)


(© Jef Rabillon/Angers Nantes Opéra)


Les fins d’année riment souvent avec féerie, et Angers Nantes Opéra le confirme brillamment avec une nouvelle production de Hansel et Gretel de Humperdinck confiée à une habituée des lieux, Emmanuelle Bastet. Si le conte de Grimm ne fait pas l’économie de friandises que l’on retrouvera dans la maison de la sorcière, la mise en scène propose dans la première partie une relecture plus contemporaine de la pauvreté des deux enfants, qui ont élu domicile dans des poubelles à l’ombre de lampadaires au milieu de la grisaille urbaine. La scénographie de Barbara de Limburg ne sacrifie cependant pas à quelque crudité réaliste, et maintient le propos dans les limites d’une sobriété anthracite. Les costumes de Véronique Seymat, comme les lumières réglées par François Thouret, participent de cette conception maîtrisée qui sait tirer parti de la salle de Graslin, d’où reviennent les parents partis à la recherche de leur progéniture égarée: le procédé n’assume peut-être aucune novation, mais démontre un savoir-faire qui parachève la réussite d’un travail équilibré.


Nonobstant certaines attentes de différenciation vocale plus accusée, le couple d’enfants éponymes distille une appréciable fraîcheur. Appréciée dans les rôles de travestis juvéniles, Marie Lenormand fait valoir en Hansel une émission concentrée qui résume le jeu de masculinité du garçon. A ses côtés, la Gretel gracile de Norma Nahoun confirme l’évolution de la soprano française, qui, sans céder sur la candeur, nourrit une délicieuse féminité frémissante qui enrichit le caractère d’une saveur trop souvent nimbée dans la pâleur infantile. Eva Vogel affirme une mère Gertrude germanique, tandis que Vincent Le Texier confère à Peter, le père, une autorité sans artifice. Emérite également, Jeannette Fischer se délecte de la cruauté de la sorcière, dans un numéro où la gourmandise théâtrale prend avantageusement le relais des ressources vocales. Marchand de sable et Fée Rosée, Dima Bawad fait deux discrètes apparitions.


Dans cet ouvrage éminemment familial destiné à Noël – il fut d’ailleurs créé à la cour de Weimar un 23 décembre 1893 –, les voix blanches prennent leur part avec la Maîtrise de la Perverie, qui se joint aux forces chorales de la maison, sous la houlette efficace de Xavier Ribes. A la tête de l’Orchestre national des Pays de la Loire, Thomas Rösner restitue le métier inspiré du compositeur allemand, où l’on reconnaît une leçon wagnérienne calibrée en des dimensions plus intimistes qui trouvent au Théâtre Graslin ses dimensions idéales. En somme, avec ce Hansel et Gretel, Nantes et Angers offrent un Noël lyrique de belle tenue.



Gilles Charlassier

 

 

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