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De Händel à... Abba !

Gstaad
Eglise de Saanen
07/18/2014 -  
Carlo Francesco Pollarolo : Ariodante: Ouverture
Giovanni Bononcini : Astianatte: «Spera che questo cor»
Georg Friedrich Händel : Scipione, HWV 20: «Scoglio d’immota fronte» – Alessandro, HWV 21: «No, più soffrir non voglio»
Attilio Ariosti : Lucio Verro: «Vorreste o mie pupille»
Giuseppe Arena : La clemenza di Tito: «Come potesti, oh dio»
Johann Adolph Hasse : Dalisa: «Priva del caro bene» – Cleofide: «Lode agli dei... Se mai più saro geloso» – Artaserse: «Va‘ tra le selve ircane» – Issipile: «Impallidisce in campo» – Cajo Fabricio: «Padre ingiusto»
Nicola Porpora : Elisa: «Nobile Onda» – Orfeo: Ouverture
Leonardo Vinci : Ifigenia in Tauride: «L’onda chiara che dal fonte»
Geminiano Giacomelli : Scipione in Cartagine Nuova: «Villanella nube estiva»
Pietro Torri : Amadis: «Ferma crudel... Son costretta esser crudel»

Simone Kermes (soprano), Vivica Genaux (mezzo-soprano)
Cappella Gabetta, Andres Gabetta (violon et direction)


S. Kermes, V. Genaux (© Raphaël Faux)


L’édition 2014 du festival Menuhin de Gstaad vient de débuter. Jusqu’au 6 septembre, les plus grands noms de la musique classique se donneront rendez-vous dans la célèbre station des Alpes bernoises et dans les pittoresques petites chapelles des alentours. L’ombre de Lord Yehudi Menuhin, fondateur de la manifestation en 1957, plane toujours sur Gstaad puisque quelques-uns parmi les violonistes les plus renommés du moment seront à l’affiche, notamment Gidon Kremer, Isabelle Faust, Patricia Kopatchinskaja, Julia Fischer ou encore Vilde Frang. Récitals de musique de chambre, concerts symphoniques, soirées lyriques et opéra en version concertante (Carmen) forment un programme particulièrement varié. Pour la première fois aura lieu une classe de maître de direction d’orchestre, sous la houlette de Neeme Järvi, directeur artistique de l’Orchestre de la Suisse Romande, qui prodiguera ses conseils à dix-sept jeunes chefs prometteurs ; à noter que les cours sont ouverts au public. Après Lucerne, Gstaad est le plus grand festival classique de l’été suisse, faisant pratiquement jeu égal avec Verbier.


Après le récital d’ouverture donné par le pianiste Christian Zacharias, la soprano Simone Kermes et la mezzo-soprano Viviva Genaux se sont partagé la vedette du deuxième concert du cru 2014. Le programme, composé d’airs italiens des XVIIe et XVIIIe siècles, était conçu pour mettre en lumière la rivalité entre les deux « primedonne » Francesca Cuzzoni et Faustina Bordoni au XVIIIe siècle. Le culte des artistes a toujours été un épiphénomène du monde lyrique, et l’époque baroque n’a pas fait exception à cette règle. Francesca Cuzzoni a participé, dès 1722, aux créations des deux figures de proue de la scène lyrique londonienne, Händel et Bononcini. Mais, en 1725, le King’s Theater engage une autre cantatrice italienne, Faustina Bordoni. La guerre est déclarée, pour le plus grand plaisir du public de Londres. Véritable feu d’artifice vocal, le concert donné par les deux stars d’aujourd’hui a été une compilation d’airs – rarement interprétés au demeurant – les uns plus virtuoses que les autres.


Au final, léger avantage pour Vivica Genaux, qui dispose d’un timbre particulièrement ambré et corsé, riche en couleurs, aux graves enivrants, d’une belle voix homogène sur toute la tessiture et surtout d’une technique exemplaire, sans parler d’une grande élégance dans son chant. Simone Kermes a dû, elle, lutter avec quelques problèmes d’intonation et des aigus parfois durs, mais ces soucis ont été largement compensés par son tempérament explosif et sa très grande expressivité. Visiblement, les deux artistes ont eu énormément de plaisir à chanter ensemble et, lors de chacune de leur entrée sur scène, à parodier, avec force mimiques, grimaces et gestes outrés, la rivalité entre les deux divas, déclenchant les rires du public. La complicité entre elles était évidente, pour le plus grand bonheur des spectateurs. De plus, les « bis » ont créé la surprise, avec tout d’abord un pot-pourri des plus grands succès…. d’Abba (!) puis la célèbre « Barcarolle » des Contes d’Hoffmann. Les deux cantatrices ont pu compter sur l’accompagnement sensible de la Cappella Gabetta. Une soirée jubilatoire, qui laisse bien augurer de la suite du festival.


Le site du festival Menuhin de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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