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Pas facile

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Victoria Hall
06/04/2014 -  et 5 juin 2014 (Lausanne)
Claude Debussy: Le Martyre de saint Sébastien, Fragments Symphoniques
Michael Jarrell: Emergences (Nachlese VI) (création suisse)
Hector Berlioz: Roméo et Juliette (extraits)

Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
Orchestre de la Suisse Romande, Thierry Fischer (direction)


T. Fischer (© Scott Jarvie)


Si ConcertoNet a parfois pu reprocher à l’Orchestre de la Suisse Romande une certaine étroitesse de répertoire ou une facilité à reprendre un peu souvent certaines pièces, il faut reconnaitre le travail monumental que cet ensemble a accompli ces derniers mois : deux Rings complets suivis d’une série de deux concerts avec la semaine dernière une première de Riley et maintenant ce programme qui inclut autre une création et ce, avant de retrouver le Grand Théâtre pour La Wally, un opéra qui est à nouveau une rareté.


Ce sont les deux mêmes musiciens de ce soir qui ont créé cette pièce de Michael Jarrell avec l’Orchestre de l’Utah, dont le Genevois Thierry Fischer est le directeur musical. Elle a également été jouée il y a quelques mois par l’Orchestre national de Lyon dirigé par Pascal Rophé mais c’est bien hier soir la première suisse de cette œuvre qui, comme le Concerto pour violon de Pascal Dusapin, est une co-création commandée par plusieurs ensembles. On retrouve dans Emergences le style particulier et personnel du compositeur suisse : concentration des formes, recherche de l’expression et exploration de la sonorité et de la dynamique des ensembles. L’œuvre commence par un solo de violoncelle aux limites de l’inaudible. Comme une lumière qui jaillirait du néant, il impose sa présence et entraîne l’orchestre dans son élan. La partie centrale est plus méditative et le final une explosion de couleurs. Jean-Guihen Queyras se révèle d’une virtuosité extraordinaire dans cette pièce qui demande tant à son soliste. Dirigé sans baguette mais avec beaucoup d’autorité par Thierry Fischer, l’orchestre impressionne par sa dynamique.


La difficulté du programme ne se limite pas à cette création. Les deux autres pièces de Debussy et de Berlioz ont en commun d’être des extraits symphoniques d’œuvres écrites pour des ensembles plus importants. Les deux œuvres demandent la présence d’un chœur et de solistes, le Debussy exigeant en plus récitant et danseurs. Même si l’atmosphère qui se dégage de la «Danse extatique» prend à la gorge comme la montée de la grotte de Pelleas et Mélisande tandis la polyphonie et la grandeur de la «Scène de bal chez les Capulet» est grandiose, il manque quelque chose pour que ces deux extraits aient une cohérence dramatique et musicale, peut-être les danseurs à la fin du Martyre ou le texte de Shakespeare pour montrer comme la musique de Berlioz l’évoque avec force.


L’Orchestre de la Suisse Romande est dans son élément dans le Debussy. L’orchestre est transparent en dépit de l’importance de l’effectif et les bois ont une homogénéité et une couleur toute française. Les cordes sont cependant un peu minces un peu en retrait dans le Berlioz mais le chef a probablement raison de les faire jouer ainsi, il leur arrive souvent de perdre des couleurs pour générer un volume sonore plus important. Thierry Fischer dirige avec beaucoup de présence mais en fin de compte, on serait ravi de le réentendre dans un concert au programme classique comprenant ouverture, concerto et symphonie.



Antoine Leboyer

 

 

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