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Le Barbier de Cinecittà

Lausanne
Opéra
04/27/2014 -  et 30* avril, 2, 4, 7 mai 2014
Gioacchino Rossini : Il barbiere di Siviglia
Edgardo Rocha (Il conte Almaviva), Giorgio Caoduro (Figaro), Annalisa Stroppa (Rosina), Bruno De Simone (Bartolo), Sorin Coliban (Don Basilio), Céline Mellon (Berta), Marc Mazuir (Fiorello), Enzo Iorio (Ambrogio), Sylvain Kuntz (Ufficiale)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Carlos Vieu (direction musicale)
Adriano Sinivia (mise en scène et scénographie), Lucie Fabry (assistante à la mise en scène), Enzo Iorio (décors et costumes), Fabrice Kebour (lumières)


(© Marc Vanappelghem)


Avant même que résonnent les première notes de la célèbre Ouverture du Barbier de Séville, la scène de l’Opéra de Lausanne a des allures de ruche bourdonnante : des techniciens s’affairent munis de perches et de projecteurs, d'autres mettent la dernière main à un décor, des maquilleuses virevoltent, des figurants essaient des costumes, puis le silence se fait instantanément à l’arrivée d’un régisseur lançant un « clap » qui annonce une Prova d’orchestra à Cinecittà... On l’aura compris, le plateau a été transformé en studio de cinéma. Le spectacle conçu par Adriano Sinivia en juin 2009 n’a pas pris une seule ride et déclenche toujours les mêmes applaudissements frénétiques à la fin. On retrouve les mêmes éléments qu’il y a cinq ans : des décors en carton-pâte qui se font et se défont en un tournemain et assurent des changements de scènes fluides, des personnages et des accessoires rappelant l'Italie des années 1950-1960 (un curé façon Don Camillo, un chasseur alpin, une Fiat 500, une vespa...), des effets spéciaux cinématographiques (fumée, tonnerre), des projections vidéo et même une session de post-synchronisation hilarante puis, au final, un générique se déroulant sur un grand écran, avec le mot fine venant s’inscrire en lettres géantes. Un joli clin d’œil à la belle époque du cinéma transalpin, et une production toujours aussi joyeuse et enlevée, réglée en orfèvre, sans le moindre temps mort.


Si le spectacle n’a pas changé, la distribution, elle, est entièrement nouvelle. Elle est dominée par la Rosina au tempérament de feu d’Annalisa Stroppa. Voix ample, chaude et capiteuse, la mezzo italienne n’a aucune peine à se déjouer des redoutables vocalises du célèbre « Una voce poco fa ». Un talent évident, qui est en train de se faire une jolie place sur les plus grandes scènes. Edgardo Rocha est un Almaviva élégant, au chant délicat et stylé, qui manque néanmoins quelque peu d’éclat et d’envergure. Giorgio Caoduro incarne un Figaro jeune et rusé, fanfaron à souhait mais avare de nuances. Bruno de Simone campe un Bartolo sonore et balourd qui provoque le sourire davantage que la compassion, alors que la Berta de Céline Mellon séduit par son énergie et son beau timbre clair. On retiendra aussi le Basilio de Sorin Coliban, géant sot plus vrai que nature. Dans la fosse, Carlos Vieu fait virevolter la musique de Rossini, et les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Lausanne répondent avec verve. Cinq ans plus tard, ce Barbier de Cinecittà fait toujours des étincelles.



Claudio Poloni

 

 

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