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Khatia Buniatishvili Paris
Salle Pleyel
03/04/2014 -
Maurice Ravel : Gaspard de la nuit – La Valse
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition
Khatia Buniatishvili (piano)
K. Buniatishvili
La pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili (née en 1987) commence à être une habituée de la scène parisienne avec quelques apparitions de récitals et concertos (voir ici, ici, ici, ici et ici). Un contrat discographique la liant avec Sony est venu aussi renforcer cette récente gloire pour une pianiste qui est depuis son enfance une professionnelle de la scène. Elle se produira bientôt plus souvent en duo de piano avec sa sœur Gvantsa, notamment au prochain festival de Saint-Denis.
Ce dernier récital à la salle Pleyel avec un programme ambitieux n’a pas permis de retrouver la même fraîcheur de jeu que lors des précédents. Superbement habillée, comme toujours, avec une impressionnante robe fourreau argent scintillante, probablement inspirée par l’Ondine de son premier morceau du Gaspard de la nuit de Ravel, elle a donné de ce triptyque une interprétation impeccable, très concentrée. Autant les glissements d’«Ondine», que les implacables coups du «Gibet» et l’exultation de «Scarbo» prenaient sous ses doigts une véritable vie parfois aux dépens de trop de vivacité ou de contrastes un peu violents, mais c’était une très belle interprétation et certainement la meilleure pièce du concert, car la transcription pour piano seul de La Valse qui suivait était un peu précipitée et monotone, effaçant les zones d’ombre et de relief entre tous ces fragments de valse éparpillés et réunis à grand renfort de syncopes par un Ravel virtuose de la miniature.
Magnifique idée de programme que d’associer ces deux phares de la musique française avec le grand monument de la musique russe qui leur est antérieur que sont les Tableaux d’une exposition de Moussorgski. C’est un des chevaux de bataille de Khatia Buniatishvili, qui en avait donné une interprétation inoubliable au dernier festival de Verbier. Bien que superbement menée, avec des contrastes époustouflants entre les promenades toutes ciselées de main d’orfèvre et les grands tableaux de cette suite, elle est restée un peu en deçà du souvenir de Verbier, semblant manquer parfois de souffle et enchaînant peut être trop vite les mouvements de cette nonchalante promenade.
La tradition des encore est parfois cruelle comme dans le cas d’un programme si bien pensé et construit qu’il n’aurait certainement fallu laisser retomber sur deux pièces plus fades, fussent-elles une transcription romantique de Bach et un Prélude de Chopin.
Le site de Khatia Buniatishvili
Olivier Brunel
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