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Gstaad

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Leçon de chant

Gstaad
Eglise de Saanen
02/01/2014 -  
Felix Mendelssohn : Symphonie pour cordes n° 10 en si mineur
Johannes Brahms : Vier Ernste Gesänge, opus 121
Hugo Wolf : Sérénade italienne en sol majeur – Fussreise – Auf einer Wanderung – Der Rattenfänger (arrangement David Matthews)
Franz Schubert : Memnon, D. 541 – Geheimes, D.719 (arrangement David Matthews)

Thomas Hampson (baryton)
Amsterdam Sinfonietta, Candida Thompson (violon et direction musicale)


C. Thompson, T. Hampson (© Miguel Bueno)


La célèbre station suisse de Gstaad est bien connue des mélomanes puisqu’elle accueille non seulement le Festival Menuhin en été mais aussi, en hiver, les Sommets musicaux, qui se déroulent cette année pour la quatorzième fois. Les concerts ont lieu traditionnellement entre fin janvier et début février, dans les superbes petites églises de la région (Gstaad, Saanen et Rougemont), autant de lieux qui donnent un cadre chaleureux et intimiste à des soirées musicales de haut vol. Les artistes aiment se produire dans ces sites particulièrement pittoresques, qui offrent une grande proximité avec le public et une acoustique exceptionnelle. Chaque année, la manifestation présente un programme varié, mêlant noms connus et jeunes talents prometteurs. A l’issue des concerts, un repas est organisé pour prolonger la rencontre entre les mélomanes et les musiciens.


A n’en pas douter, le magnifique récital que vient de présenter le baryton Thomas Hampson, accompagné par le Sinfonietta d’Amsterdam, restera comme l’un des moments forts de l’édition 2014. En très grande forme, l’interprète américain a donné une véritable leçon de chant, prouvant, si besoin est, qu’il est aujourd’hui l’un des plus grands dans l’art du lied. Conteur hors pair, il sait instantanément capter l’attention du public avec sa voix d’une grande expressivité, opulente et sonore, parfaitement contrôlée sur toute la tessiture, et sa diction parfaite. Chaque mot, pour ne pas dire chaque syllabe, est chanté avec intensité et emphase, comme s’il venait du plus profond de son être.


Dans les Quatre Chants sérieux de Brahms, sur des textes de la Bible, Thomas Hampson instaure dès le départ une atmosphère funèbre et tragique, qui culmine avec un "O Tod" (Oh Mort) bouleversant et déchirant, faisant littéralement froid dans le dos. En seconde partie, le baryton propose deux lieder de Schubert et trois de Wolf originellement écrits pour voix et piano, et retranscrits ici pour voix et orchestre à cordes par le compositeur anglais David Matthews. La variété des tons et des ambiances se termine par un grinçant Rattenfänger sur un poème de Goethe (un joueur de flûte, appelé dans une ville pour la débarrasser de ses rats, va se faire aussi attrapeur d’enfants...). Thomas Hampson en livre une version d’anthologie, où les effets bondissants le disputent aux passages dramatiques et macabres. L’artiste finit par mettre le public dans sa poche en distillant quelques mots d’humour (il remercie les spectateurs d’avoir choisi son récital plutôt qu’un mariage princier se déroulant à quelques kilomètres de là...) et en faisant allusion à la neige qui n’en finit pas de tomber et qui rend encore plus magique cette soirée d’exception.


Le site des Sommets musicaux de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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