About us / Contact

The Classical Music Network

Lausanne

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Les Mousquetaires s’en donnent à cœur joie

Lausanne
Opéra
12/22/2013 -  et 26, 27*, 29, 31 décembre 2013
Louis Varney : Les Mousquetaires au couvent
Marc Canturri (Narcisse de Brissac), Sébastien Guèze (Gontran de Solanges), Frédéric Goncalves (L’abbé Bridaine), Carole Meyer (Simone), Laurence Guillod (Marie de Pontcourlay), Antoinette Dennefeld (Louise de Pontcourlay), Nicole Monestier (La mère supérieure), Ola Waridel (Mme Pichard, La sœur Opportune), Jean-Pierre Gos (Le gouverneur), Pier-Yves Têtu (Rigobert), Jean-Raphaël Lavandier (Pichard), Inès Berlet, Elise Milliet, Salomé Myrna, Hélène Walter (Marchandes de fleurs et de gâteaux, Pensionnaires)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Sinfonietta de Lausanne, Philippe Béran (direction musicale)
Jérôme Deschamps (mise en scène), Gilles Rico (assistant à la mise en scène), Laurent Peduzzi (décors), Vanessa Sannino (costumes), Sylvie Barras (assistante costumes), Marie-Christine Soma (lumières), Glyslein Lefever (chorégraphie)


(© Marc Vanappelghem)


Pour les fêtes de fin d’année, l’Opéra de Lausanne a une nouvelle fois eu l’excellente idée de sortir des sentiers battus pour proposer une œuvre aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais qui a connu un immense succès à sa création à Paris en 1880 et qui s’est maintenue des années durant à l’affiche : Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney. Coproduit avec l’Opéra Comique, le spectacle est signé Jérôme Deschamps, dont on connaît le travail inlassable pour exhumer des titres oubliés de nos jours mais emblématiques de tout un pan du répertoire lyrique français. L’ouvrage, adapté d’une comédie-vaudeville de 1835 (L’Habit ne fait pas le moine), repose sur une intrigue plutôt mince : avec la complicité d’un abbé de leurs amis, deux fringants mousquetaires se déguisent en moines pour pénétrer dans un couvent où sont recluses deux jeunes filles dont ils sont tombés follement amoureux. Menacés d’un châtiment exemplaire pour un tel outrage, ils finiront cependant par épouser leurs belles pour avoir déjoué, bien malgré eux, un complot contre le cardinal. On devine la critique en filigrane de la société et de l’Eglise... A l’instar du livret, la partition repose, elle aussi, sur des recettes passablement convenues, pas toujours très subtiles, mais dont la seule ambition est de divertir.


On aurait tort cependant de bouder son plaisir, tant cette production est vive et pétillante, un modèle du genre. Jérôme Deschamps a pris le parti de la légèreté et de l’élégance, en dépoussiérant les dialogues pour truffer la soirée de bons mots et en déployant force objets hétéroclites et anachroniques, sans jamais tomber dans la lourdeur ni la vulgarité. On rit beaucoup, et de bon cœur, à ses trouvailles. Une des plus drôles est un vrai Christ en croix parfaitement immobile qui quitte d’un seul coup sa position plutôt inconfortable lorsque retentit l’horloge annonçant le repas, pour reprendre sa place illico à la fin du déjeuner !


A la tête du Sinfonietta de Lausanne, Philippe Béran distille, lui aussi, finesse et nuances dans une partition, on l’a dit, qui ne s’embarrasse pas de délicatesse et qui fait la part belle à la valse et au french cancan. La distribution, très jeune, contribue pour sa part largement à donner panache et élan à cette opérette. Sébastien Guèze est un amoureux transi très expressif dans ses moues de dépit, avec des aigus rayonnants. Excellent comédien, Marc Canturri incarne un Narcisse de Brissac – l’autre mousquetaire amoureux – de fière allure, coureur de jupons invétéré et bon vivant, avec une belle voix de baryton sonore. Frédéric Goncalves est un abbé Bridaine des plus truculents. Laurence Guillod campe une Marie de Pontcourlay pleine de fraîcheur et de grâce, alors que sa sœur, sous les traits d’Antoinette Dennefeld, est autrement plus malicieuse et espiègle. On relèvera également la Simone haute en couleur de Carole Meyer, qui ne s’en laisse pas conter. Gageons que le spectacle connaîtra le même succès lorsqu’il sera présenté à Paris !



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com