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Paris
Salle Pleyel
12/04/2013 -  et 5 décembre 2013
Arturo Márquez : Danzón n° 2
Paulo Aragão : Concerto Nazareth
Yamandu Costa : Passeios (orch. Elodie Bouny)
Aaron Copland : Symphonie n° 3

Yamandu Costa (guitare à sept cordes), Alessandro «Bebê» Kramer (accordéon)
Orchestre de Paris, Kristjan Järvi (direction)


K. Järvi


Il vous chauffe une salle, Kristian Järvi, le fis de Neeme et le frère de Paavo. Il est vrai qu’il choisit des programmes inédits qui vont droit au public, souvent américains. Son concert avec un Orchestre de Paris très consentant a fait ainsi souffler un vent de curiosité et d’exotisme sur la salle Pleyel.


Amérique latine d’abord, à travers des œuvres au demeurant plutôt anecdotiques pour nos oreilles hexagonales, mais qui prolongent une tradition séculaire d’union entre l’inspiration populaire et la musique savante, illustrée au vingtième siècle par un Villa-Lobos, un Chávez, un Ginastera... Ainsi en va-t-il de Danzón n°2, du Mexicain Arturo Márquez, par lequel le chef conquiert aussitôt son public, chaloupant sur son estrade, conduisant l’orchestre à se « lâcher », comme on dit. Entre le tango et la habanera, le danzón se teinte de mélancolie, nonobstant ici la sensualité des rythmes et des sonorités, que la direction souligne avec gourmandise.


Donné en création française, le Concerto Nazareth, pour guitare et orchestre, de Paulo Aragão, en hommage au compositeur brésilien emblématique Ernesto Nazareth, adopte une coupe classique en trois mouvements, joués avec impressionnante aisance virtuose par le dédicataire Yamandu Costa, Brésilien lui aussi. Celui-ci joue ensuite, en création française aussi, son Passeios, une suite un peu monotone pour guitare à sept cordes, accordéon et orchestre, orchestrée par Elodie Bouny, aux côtés de son compatriote Alessandro « Bebê » Kramer – dont la partie reste assez discrète. Mais ce que l’on retient ce cette partie de concert, plus que des œuvres fort plaisantes et dansantes mais somme toute très conventionnelles, ce sont les deux bis, éblouissants, des deux compères: Bachbaridade de Costa, puis «Pixinguinha», le premier des Retratos de Radamés Gnattali.


S’il vous chauffe une salle, Kristjan Järvi vous tient aussi un orchestre. Ne nous fions pas aux apparences : la souplesse chorégraphique du corps et des bras va de pair avec une impeccable maîtrise de la masse des musiciens, de l’ensemble et du détail. Dieu sait s’il en faut pour tenir le choc de la hollywoodienne Troisième Symphonie de Copland, équivalent américain, en 1946, de la Cinquième de Prokofiev ou de la Septième de Chostakovitch dans son exaltation de la victoire et son sens de la grande forme, qu’on doit considérer au-delà de ses réminiscences folkloriques... ou de la fameuse Fanfare for the Common Man, très présente à travers le final. Le chef estonien veille à tout, structure parfaitement son interprétation, fait de la symphonie une fresque grandiose, aux couleurs fortes, donne à voir autant qu’à entendre, sans jamais tomber dans le pompiérisme. Poignant Andantino quasi allegretto, irrésistible avancée de l’Allegretto risoluto conclusif. En bis, un ébouriffant « Hoedown », final du Rodeo de Copland.



Didier van Moere

 

 

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