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Brahms selon Chailly

Paris
Salle Pleyel
10/27/2013 -  et 13 (Leipzig), 23 (London) octobre, 5 novembre (Wien) 2013
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 2 en si bémol majeur, opus 83 – Symphonie n° 2 en ré majeur, opus 73

Arcadi Volodos (piano)
Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)


R. Chailly


Il l’avait dit lui-même : son Brahms ne serait pas
« germanique », mais ressusciterait une tradition d’interprétation perdue, incarnée par son propre orchestre du temps de Weingartner – un Gewandhaus de Leipzig superbe, aux sonorités superbement ambrées, aux basses puissantes, aux bois fruités. Quatre concerts à Pleyel, organisés autour des Symphonies et des Concertos, nous le montrent avec éclat.


La Deuxième Symphonie, avec Riccardo Chailly, avance irrésistiblement, propulsée par une énergie de chaque instant. L’orchestre garde néanmoins une grande plasticité, il chante, surtout, même dans les tensions du développement de l’Allegro non troppo initial, dont il fait presque danser la coda. L’Adagio non troppo n’a rien de compact, le chef l’aère beaucoup même s’il dramatise le discours – quand on a aussi l’habitude de la fosse... Facétieusement agreste, le Scherzo garde une souplesse très chorégraphique, parce que les pizzicati, pas seulement soutien rythmique, deviennent voix principale. Un final dionysiaque couronne cette magistrale Deuxième : pâte sonore fluide, vitalisme conquérant. Chailly réussit surtout, alors qu’il arrache ce Brahms à un postromantisme trop marqué par Wagner, à ne jamais l’assécher ni le brutaliser, contrairement à une tendance assez répandue aujourd’hui. Autant dire combien la Danse hongroise donnée en bis mord dans la vie à pleines dents.


Le Second Concerto pour piano illustrait déjà les options du chef italien, loin de tout gigantisme, notamment au début, dans le puissant Allegro ma non troppo, plutôt placé sous le signe de la force tranquille. Mais on se laisse d’abord séduire par l’équilibre parfait entre la masse instrumentale et le soliste, un Arcadi Volodos souverain, presque un orchestre à lui tout seul, qui écoute, même quand il ne joue pas. L’interprétation résout ainsi l’équation très brahmsienne entre la symphonie et le concerto. Les ombres et les lumières de la partition passent dans ce piano aussi profond que concentré, fulgurant ou intimiste, qui dépasse totalement le stade de la difficulté vaincue, d’une si grande variété de nuances et de couleurs – la fin de l’Andante est sublime de raffinement poétique, sans que la sonorité perde en densité. On ne manquera pas de comparer à Volodos – mutatis mutandis, car l’esprit des deux Concertos diffère – Pierre-Laurent Aimard dans le Premier le 1er novembre.



Didier van Moere

 

 

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