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Arènes sonores

Strasbourg
Palais universitaire
09/24/2013 -  et 20 (Sélestat), 21 (Bischwiller), 22 (Saverne) septembre 2013
Edward Grieg : Deux Mélodies élégiaques, opus 34
Kaija Saariaho : Aile du songe
Jean Sibelius : Rakastava, opus 14
Magnus Lindberg: Arena 2 (version révisée, 1996)

Mario Caroli (flûte)
Orchestre philharmonique de Strasbourg, Baldur Brönnimann (direction)


B. Brönnimann (© Julieta Schildknecht)


Brève tournée locale de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg en ce début de saison, pour trois concerts donnés dans des agglomérations voisines de la capitale alsacienne (Bischwiller, Saverne, Sélestat) et enfin un quatrième sur place, dans le cadre exceptionnel de l’Aula du Palais Universitaire, bel espace quadrangulaire construit pendant la période allemande de l’après-1870, architecture wilhelminienne malheureusement dotée d’une acoustique trop généreuse.


Fin septembre est aussi la période où les musiques savantes contemporaines s’épanchent un peu partout à Strasbourg dans le cadre du Festival Musica. Bonne occasion, donc, de combiner décentralisation et propagation d’œuvres relativement nouvelles, avec ici une forte thématique finlandaise. Début cependant plus proche de Bergen que d’Helsinki, avec deux Mélodies élégiaques de Grieg, aux cordes agréables, douillettement enrobées par l’écho ambiant. Une prudente entrée en matière, à laquelle répondra un peu plus loin Rakastava («L’Amant») de Sibelius, attachante partition trop peu connue (la deuxième pièce, «Le Chemin de l’amant», avec ses irisations d’aurore boréale, est de toute beauté).


Mais c’est dans les deux pièces récentes du programme que l’on attend le plus Baldur Brönnimann, chef d’orchestre d’origine suisse et familier de longue date avec les musiques des XXe et XXIe siècles. A en juger par la précision de sa battue, il s’agit manifestement de l’homme de la situation. De là à pouvoir efficacement contrôler tous les paramètres d’Arena 2 de Magnus Lindberg, réduction pour ensemble de chambre d’une partition antérieure commandée par le New York Philharmonic, il y a cependant encore quelques progrès à réaliser. La virtuosité des pupitres solistes de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg n’est pas en cause, au contraire, mais le résultat d’ensemble reste massif, phénomène évidemment favorisé par des temps de réverbération excessifs. Dans ces conditions auditives spéciales l’écriture plus évasive de Kaija Saariaho paraît en revanche un choix pertinent, qui ouvre aussi une année complète de résidence de la compositrice finlandaise à Strasbourg. Du concerto pour flûte Aile du songe on retiendra prioritairement l’écriture de la partie soliste, assez riche et imaginative, plus peut-être qu’un accompagnement orchestral davantage fonctionnel, avec ses longues notes tenues artistement combinées, que passionnant. Créé par Camilla Hoitenga, complice de longue date de Kaija Saariaho, ce concerto trouve en la personne du flûtiste italien Mario Caroli un interprète attentif et poétique. A noter cependant quelques passages vétilleux en seconde partie de l’œuvre, où le soliste doit prononcer des phonèmes amplifiés par l’instrument, brefs vocables qui s’intègrent plus bizarrement à la ligne mélodique que s’ils étaient prononcés par une voix féminine. En l’état, le résultat est parfois curieux.



Laurent Barthel

 

 

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