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Radu Lupu au festival Enesco

Bucharest
Athénée roumain
09/04/2013 -  
Franz Schubert : Sonates n° 22 en la majeur, D. 959, et n° 23 en si bémol majeur, D. 960

Radu Lupu (piano)




Enorme programme, comme toujours pour le biannuel festival Enesco, géré de main de maître par Mihai Constantinescu sous la houlette du flamboyant Ioan Holender, ancien directeur de l’Opéra de Vienne. Durant le mois de septembre, concerts à Bucarest, mais aussi dans d’autres villes de la Roumanie. On peut parfois, dans la même journée, en suivre trois ou quatre. Si des incertitudes planent sur l’avenir, si les subventions s’annoncent moins généreuses, alors que sir Simon Rattle, Zubin Mehta, Vasily Petrenko ou Michael Tilson Thomas ont annoncé leur participation au festival 2015, le budget du millésime 2013 équivaut à celui de 2011 : 8 millions d’euros. De quoi financer les plus grandes formations et les plus grands solistes internationaux, des Berlinois de Daniel Barenboim à l’Académie Sainte-Cécile d’Antonio Pappano, de Radu Lupu à Lisa Batiashvili. De quoi financer également, année Wagner oblige, un Ring complet par Marek Janowski et la Radio berlinoise. Le prix des places, pour autant, ne crée pas de sélection : il ne dépasse pas 20 euros – pour un salaire moyen de 350 euros. Le répertoire, lui, couvre tous les siècles : outre la grande tradition classique et romantique, le baroque est largement représenté, comme la jeune musique roumaine dans le cadre du « workshop ». Enesco, lui, sert de fil conducteur : les orchestres en tournée s’engagent à donner une de ses œuvres – on peut cette année entendre ses trois Symphonies, Vox maris, la Symphonie concertante pour violoncelle... sans parler de la reprise, à l’Opéra, de la production de l’Œdipe de 2011. Le festival se situe ainsi au niveau des plus grands, collaborant avec Lucerne ou les Proms de Londres. Mais il n’est plus, désormais, couplé avec le concours Enesco (piano, violon, violoncelle, chant, composition) : la capitale roumaine devrait, du coup, se trouver chaque année au centre de la vie musicale internationale.


Rien d’étonnant si Radu Lupu, l’enfant du pays, seul ou en concert avec Daniel Barenboim, remplit les salles. A l’Athénée roumain, lieu historique inauguré en 1888, il donne les deux dernières Sonates de Schubert. Pas de pause entre les mouvements – on s’aperçoit d’ailleurs qu’ils s’enchaînent parfaitement. Chaque fois, une Wanderung, vagabondage rêveur, mais suprêmement maîtrisé, où le son est à la fois sculpté et ciselé, d’une poésie intense. Il faut se référer aux grands pianistes du passé pour trouver cette profondeur, cette hauteur aussi. Le pianiste dose admirablement ses tempos, avec d’infimes rubatos, jamais complaisants, à l’unisson des pas du Wanderer. La richesse de couleurs semble inépuisable, notamment à la main gauche, qui chante autant que la main droite, crée d’incessants contrechants à la faveur d’une lecture très polyphonique de la musique : la couleur ne le cède pas au dessin. On pénètre au plus intime d’une conscience et de sa durée, dans une sorte d’émerveillement continu, prolongé par quatre bis – une gageure après de tels monuments : les Deuxième et Troisième Impromptus de l’opus 142, le Premier Moment musical, l’Andante de la Quinzième Sonate.


Le site du festival Enesco



Didier van Moere

 

 

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