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Les réjouissances d’un programme classique

Paris
Opéra Comique
03/28/2013 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonies n° 1 en mi bémol majeur, K. 16, et n° 19 en mi bémol majeur, K. 132 – Concerto pour clavecin en ré majeur, K. 21b n° 1 [107] (d’après Johann Christian Bach)
Leopold Mozart : Cassation en sol majeur
Joseph Haydn : Symphonie n° 39 en sol mineur

Orchestre philharmonique de Radio France, Ton Koopman (clavecin et direction)


T. Koopman (© Eddy Posthuma de Boer)


On ne peut que déplorer les nombreux sièges restés vides à l’Opéra Comique alors que l’Orchestre philharmonique de Radio France y proposait un programme à la fois festif et original. Il faut dire que la présence de Ton Koopman, ardent défenseur de ce répertoire (qu’il s’agisse de Haydn ou de Mozart, aussi bien dans le domaine lyrique que concertant), permettait de sortir facilement des sentiers battus. En petite formation (vingt-quatre cordes au plus, quatre cors pour les deux œuvres données après l’entracte, deux hautbois et un basson sans compter plusieurs percussions – on y reviendra), le Philhar’ ne se montre tout de même pas sous son meilleur jour.


Evacuons donc rapidement les anicroches de ce concert. On regrettera le son un peu pauvre des violons (qui ne peut seul se justifier par la présence de seulement six premiers violons), des fins de phrases à la justesse approximative, des attaques de cors fréquemment ratées pour l’un d’entre eux, une trompette au son parfois chevrotant, un jeu orchestral ayant tendance à ronronner en plus d’une occasion... Surprenant également ce faux départ de l’orchestre dans le troisième mouvement (Tempo di Minuetto) du Concerto pour clavecin... Moins étonnant, on aura également eu droit à plusieurs salves d’applaudissements impromptus, une bonne partie du public découvrant sans doute certaines œuvres pour la première fois.


Mais, et c’est là le premier atout de ce concert, c’est justement cette découverte qui était plaisante. Qui ose aujourd’hui programmer la Première Symphonie (juillet 1764) de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)? On se souvient avec une émotion toujours intacte du bis, le mouvement lent (Andante) de cette Première, que John Eliot Gardiner avait donné à la fin d’un concert consacré aux trois dernières symphonies du compositeur autrichien, le 28 janvier 2006, au Théâtre des Champs-Elysées mais depuis? Ton Koopman dirige l’œuvre avec entrain, sans estrade ni baguette, faisant oublier au public qu’il écoute là la composition d’un enfant de huit ans... On soulignera à cette occasion l’excellence (appréciée tout au long du concert) des deux hautboïstes, Olivier Doise et Johannes Grosso, dont l’entente se mesurait jusqu’à leur gestique, l’aîné invitant son acolyte, par un regard ou un léger balancement, à jouer en pleine communion avec lui. Prenant ensuite place à son clavecin, Ton Koopman interpréta le premier des trois Concertos que Mozart composa à partir de sonates de Johann Christian Bach (1735-1782). Hormis donc un léger flottement orchestral au sein du troisième mouvement, le claveciniste et chef néerlandais fit montre d’un jeu vigoureux (les accords initiaux du soliste) mais également tout en finesse, les musiciens lui répondant néanmoins de façon un peu trop prosaïque.


La première partie du concert se concluait par la très attendue Cassation en sol majeur de Leopold Mozart (1719-1787) dont certains mouvements (à partir du troisième) constituent la fameuse Symphonie des jouets. Et chacun put ici s’en donner à cœur joie, pour le plus grand plaisir du public: appeaux de coucou et rossignol, pipeau à coulisse, crécelle, machine à vent et même chant, tenu pour l’occasion par le pupitre des altos. Autant d’instruments originaux qui prirent place dans cette grande fantaisie en sept mouvements, le dernier Presto étant joué à trois reprises toujours plus vite! Même si le trait manquait parfois de netteté (notamment dans ce finale), l’interprétation générale fut offerte avec un plaisir non dissimulé à l’image du trompettiste Bruno Nouvion, qui troqua en plusieurs occasions sa trompette pour un appeau tout aussi facétieux.


La seconde partie du concert était plus «classique» avec deux symphonies, l’une de Haydn (la Trente-neuvième, 1767), l’autre de Mozart (Koopman et le Philhar’ ayant troqué la célébrissime Trente-huitième «Prague» donnée en janvier 2012 contre, cette fois-ci, la plus rare Dix-neuvième, composée en 1772). A ce titre, Koopman a choisi de donner la version en cinq mouvements, ajoutant à la fin des quatre mouvements classiques un Andantino grazioso, qui fut d’ailleurs peut-être le premier mouvement originellement composé. De très convaincantes interprétations là encore même si le premier mouvement de la symphonie de Haydn aurait peut-être mérité un peu plus de lyrisme, concluant ainsi un concert où l’on retiendra encore une fois la très belle originalité du programme.


Le site de Ton Koopman



Sébastien Gauthier

 

 

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