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Réussite presque complète

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/17/2013 -  et 21, 24* mars 2013
Charles Gounod : Roméo et Juliette
Nino Machaidze (Juliette), Angélique Noldus (Stéphano), Carole Wilson (Gertrude), John Osborn (Roméo), Tansel Akzeybek (Tybalt), Stefan Cifolelli (Benvolio), Lionel Lhote (Mercutio), Alexandre Duhamel (Le comte Pâris), Nabil Suliman (Grégorio), Paul Gay (Le comte Capulet), Jérôme Varnier (Frère Laurent), Patrick Bolleire (Le duc de Vérone), Amalia Avilán (Manuela), Kinga Borowska (Pepita), Marc Coulon (Angelo), Pascal Macou (Frère Jean)
Chœurs de la Monnaie, Vlaams radio koor, Vocaal Ensemble Reflection, Martino Faggiani (chef des chœurs), Orchestre symphonique de la Monnaie, Evelino Pidò (direction)


E. Pidò


Une version de concert seulement mais le plaisir est au rendez-vous. Pour ce Roméo et Juliette (1867) de Gounod, la Monnaie n’a pas lésiné sur la distribution. John Osborn se couvre de gloire dans le rôle de Roméo : raffinée et naturelle, l’interprétation du ténor américain séduit grâce à une voix lumineuse et homogène, une prononciation parfaite et une maîtrise de la ligne et de la dynamique remarquable. Les pianissimi, en particulier, se perçoivent avec une rare netteté tandis que les aigus ne souffrent d’aucune compression. La Juliette de Nino Machaidze offre moins de satisfactions à cause en premier lieu d’une prononciation qui laisse à désirer – les sous-titres s’avèrent bienvenus. La soprano, qui réapparaît dans une autre robe après la pause, livre une prestation certes de premier ordre, malgré que les aigus accusent une pointe d’acidité, mais trop sophistiquée : une Juliette plus spontanée et juvénile aurait davantage convenu.


Si le comte Pâris d’Alexandre Duhamel répond aux attentes, le comte Capulet de Paul Gay impressionne à défaut de provoquer l’enthousiasme : le baryton-basse reste fidèle à un chant certes travaillé, mais carré et pauvre en couleurs. Jérôme Varnier incarne un Frère Laurent austère, de grande tradition. Distribué en Mercutio, Lionel Lhote se pose une fois de plus en artiste complet puisqu’il joue la comédie avec finesse et chante tout aussi bien, en veillant aux mots et à l’intonation. La truculence de Carole Wilson en Gertrude suscite la sympathie tandis qu’Angélique Noldus trouve en Stephano un rôle à sa mesure compte tenu de son timbre de mezzo et de son tempérament. Malgré la brièveté de sa partie, Tansel Akzeybek parvient à capter favorablement l’attention en Tybalt : voilà un nom malaisé à prononcer mais assurément à retenir. Il convient de citer les méritants Stefan Cifolelli (Benvolio) et Nabil Suliman (Grégorio).


Evelino Pidò, qui possède un sens éprouvé des climats et des contrastes, dirige avec élégance et clarté un Orchestre symphonique de la Monnaie souple et rigoureux. Miroitante, la pâte sonore s’épanouit magnifiquement, tantôt avec plénitude, tantôt avec force, mais, dans ce cas, ni pompe ni tapage. Un tel niveau de finition, de précision dans les détails, ne s’entend pas aussi souvent à un tel degré dans la fosse de la Monnaie, à moins que cela ne s’explique par l’acoustique de la salle Henry Le Bœuf. Renforcés par le Chœur de la Radio flamande et le l’Ensemble vocal Reflection, les Chœurs de la Monnaie parachèvent, grâce à leur cohésion et à leur engagement, la réussite presque complète de ce concert. Un reproche toutefois : le personnel de salle aurait-il dû autoriser des personnes à prendre place, au besoin en faisant se lever certains spectateurs, alors que l’exécution avait débuté depuis vingt minutes ?



Sébastien Foucart

 

 

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