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Le retour sans éclat du pancione

Paris
Opéra Bastille
02/27/2013 -  et 2, 5, 9, 12, 16, 19, 22*, 24 mars 2013
Giuseppe Verdi: Falstaff
Ambrogio Maestri (Falstaff), Artur Rucinski (Ford), Paolo Fanale (Fenton), Raúl Giménez (Cajus), Bruno Lazzaretti (Bardolfo), Mario Luperi (Pistola), Svetla Vassileva (Mrs Alice Ford), Elena Tsallagova (Nannetta), Marie-Nicole Lemieux (Mrs Quickly), Gaëlle Arquez (Mrs Meg Page)
Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Paris, Daniel Oren (direction)
Dominique Pitoiset (mise en scène)


A. Maestri (© Opéra national de Paris/Mirco Magliocca)


Inaugurer l’année Verdi avec Falstaff ? Excellente idée. Mais aller chercher une production de 1999 sans âge, dont le seul mérite, à défaut de proposer une vraie lecture, est de coller au texte et à la musique... en évacuant la féerie sylvestre d’un dernier tableau assez lourdement réglé ? On attendait vraiment autre chose que cette mise en scène seulement honnête, gentiment comique, nullement déplaisante du reste, de Dominique Pitoiset, qui ne gagne pas forcément à nous emmener du côté des maisons en brique et des docks d’un Windsor début XXe siècle. La direction de Daniel Oren ne satisfait pas vraiment non plus, pas seulement à cause des décalages du premier tableau : l’excellent chef israélien, que l’on aime pourtant beaucoup, reste perméable à l’humour de la partition, ne laisse pas respirer ses musiciens, ne sait ni rebondir ni pétiller, plus heureux dans les mystères de la forêt, où on le retrouve enfin, que dans les éclats de rire – la fin du deuxième acte, du coup, piétine. Dommage : les couleurs de l’orchestre sont là, franches ou subtiles, acides ou savoureuses.


La distribution, heureusement, rend plutôt justice à ce Falstaff. On savait bien qu’Ambrogio Maestri est un des meilleurs sir John du moment, d’abord parce qu’il en chante toutes les notes, d’une belle voix pleine de santé, loin de ces gloires passées usées jusqu’à la corde. Et il les chante en authentique basse bouffe italienne qui ne sacrifie jamais le style à l’effet, ne confond pas le comique et la caricature débraillée, garde de la noblesse dans la truculence gourmande. Cette truculence, contre toute attente, ne met pas Marie-Nicole Lemieux si à l’aise en Mrs Quickly, dont elle cherche la tessiture, surtout au deuxième acte, malgré le recours généreux au registre de poitrine. Côté commères, les voix plus aiguës raflent la mise : Alice à la fois pétulante et distinguée de Svetla Vassileva, Meg bien campée de Gaëlle Arquez, Nannetta délicieusement fruitée d’Elena Tsallagova surtout, parfaitement maîtresse de son souffle et de ses nuances en reine des fées, éprise du Fenton joliment chanté de Paolo Fanale. Dommage qu’Artur Rucinski soit si emprunté scéniquement, comme si la mise en scène l’abandonnait : le Ford du jeune baryton polonais révèle un beau timbre, de l’intimité avec le chant verdien, une impeccable tenue dans le périlleux air de la jalousie. Bons comprimari, notamment l’ancien belcantiste Raúl Giménez, reconverti aujourd’hui dans les rôles de composition.



Didier van Moere

 

 

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