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A bout de souffle

Granada
Auditorio Manuel de Falla
03/10/2013 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Airs d’opéra (arrangements pour flûte et hautbois)
Luciano Berio : Sequenze I et VII
Alberto Ginastera : Duo, opus 13

Juan Carlos Chornet (flûte), Eduardo Martínez (hautbois)




L’Auditorium Manuel de Falla, qui jouxte l’ancienne maison du compositeur du Tricorne, toute ravélienne par ses différents niveaux, ses points de vue, ses petites pièces et ses bibelots, programme des heures de musique de chambre en milieu de journée tout à fait intéressantes. C’était le cas le dimanche 10 mars où, devant un public peu nombreux mais attentif, un duo flûte/hautbois présentait des œuvres éclectiques mais particulièrement virtuoses.


Des arrangements de courts airs d’opéra de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) encadraient des pièces contemporaines. Le pot-pourri débuta par des airs extraits de L’Enlèvement au sérail, à la mise en place exemplaire, où les deux artistes montrèrent autant de goût que d’agilité même si l’articulation du flûtiste parut moins claire que celle du hautboïste. Suivirent deux airs des Noces de Figaro, tout de grâce et d’élégance, un air de La Flûte enchantée, évidemment, puis de Don Giovanni.


A vrai dire, on attendait surtout les deux Sequenze de Luciano Berio (1925-2003). Eduardo Martínez offrit tout d’abord une belle lecture de la Septième pour hautbois seul, dédiée naturellement à Heinz Holliger et créée par lui en 1969, affrontant avec courage cette pièce absolument redoutable, d’un inventivité constante, teintée d’humour et qu’on ne se lasse jamais d’entendre. A bout de souffle, malgré l’assistance d’un mystérieux et persistant si naturel, il laissa à son compère le soin de présenter la Première pour flûte seule (1958). La netteté du trait fut une nouvelle fois inférieure mais l’interprète fit preuve d’une belle musicalité et d’un grand sens des couleurs, objectif à vrai dire à rechercher impérativement dans ce type de pièce.


Les deux musiciens se retrouvèrent pour un Duo (1945) d’Alberto Ginastera (1916-1983), d’une fluidité parfaite, notamment dans la fugue finale, assez exubérante. Et le petit concert s’acheva par un retour aux arrangements d’airs d’opéra, de Don Giovanni et de La Flûte enchantée. Cette fois, c’est le hautboïste qui parut moins à l’aise, émettant après sa performance dans Berio des sons parfois criards et acides. Mais le duo demeurait parfaitement huilé et continuait de démontrer un réel plaisir à jouer ensemble. L’heure avait été ainsi des plus agréables et il n’y avait plus qu’à déambuler dans le petit musée consacré à l’œuvre de Manuel de Falla en attendant la fin de la pluie pour admirer des terrasses de l’auditorium la ville de Grenade.


Le site du musée Manuel de Falla de Grenade



Stéphane Guy

 

 

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