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Coup d’envoi pour un centenaire

Paris
Salle Pleyel
01/24/2013 -  et 25* janvier 2013
Robert Schumann : Genoveva, opus 81: Ouverture
Witold Lutoslawski : Concerto pour piano
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68

Krystian Zimerman (piano)
Orchestre de Paris, Paavo Järvi (direction)


K. Zimerman (© Hiromichi Yamamoto/DGG)


Ouverture/concerto/symphonie: et c’est reparti pour un tour! Mais, cette fois-ci à l’Orchestre de Paris, avec un indéniable souci d’originalité, du moins pour les deux premiers volets de l’éternel triptyque. Paavo Järvi a ainsi choisi de commencer avec l’Ouverture de Genoveva (1848) de Schumann: éclaircissant la texture, il se sert bien moins en épaisseur qu’en puissance d’un effectif de cordes assez fourni, disposé «à la viennoise». Surtout, il exalte la dimension narrative et la fièvre dramatique, dans la descendance de Weber, d’une page destinée à introduire un opéra.


C’est cent ans jour pour jour après la naissance de Lutoslawski que débutent les festivités marquant cet anniversaire, coordonnées et soutenues par l’Institut polonais de Paris, qui a édité à cette occasion une belle brochure gratuite. On pourra ainsi entendre cette année dans la capitale quelques œuvres d’un musicien qui, bien que très proche de la France, paraît un peu oublié depuis son décès, le 7 février 1994: le Concerto pour violoncelle le 27 février (par Miklós Perényi, le Philharmonique de Berlin et Simon Rattle), l’essentielle Troisième Symphonie le 7 juin (avec le Philharmonique de Radio France et Jukka-Pekka Saraste), la Musique funèbre le 19 octobre (par l’Orchestre de chambre de Munich) et des mélodies le 16 décembre (avec les solistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris). L’Orchestre de Paris n’est pas en reste, avec le Concerto pour orchestre le 12 juin sous la direction d’Andrey Boreyko et une inauguration aussi émouvante que prestigieuse, puisque Krystian Zimerman, dédicataire et créateur du Concerto pour piano, revient interpréter l’œuvre qu’il avait créée à Salzbourg en août 1988 et dont il avait donné, deux mois plus tard, la première française, toujours sous la direction du compositeur.


C’était déjà à Pleyel et c’était déjà l’Orchestre de Paris: le pianiste polonais n’avait alors que 31 ans, mais il n’a rien perdu de sa superbe et de son attachement manifeste à une partition qu’à l’avant-dernier rappel, il enlèvera de son clavier pour l’embrasser mais dont il est néanmoins permis de douter qu’elle soit la plus inspirée de Lutoslawski. D’une rare subtilité de toucher dès les pépiements et gazouillis initiaux, évoquant quelque volatile échappé de chez Messiaen, le soliste est aussi à l’aise dans les fougueux élans et la volubilité de cette étrange alliance de recherches sonores et de grand concerto romantique. Malgré l’accueil triomphal qui lui est réservé, il n’accordera cependant pas de bis, revenant saluer une dernière fois, alors que les lumières ont déjà été rallumées, pour inviter les musiciens à quitter la scène avec lui.


Après une vivifiante Quatrième en mars 2011 et une décevante Cinquième en septembre 2011, Järvi, partition sous les yeux, poursuit son chemin à travers les Symphonies de Beethoven avec la Sixième «Pastorale» (1808). Les deux premiers mouvements se caractérisent par une force sans lourdeur, comme dans Schumann, et par un constant souci du détail, mais le phrasé tend trop souvent à ralentir et l’ensemble peine à sortir d’une confortable routine – même si la routine, quand c’est à l’Orchestre de Paris, on en redemande, avec des vents menés par Vincent Lucas, Alexandre Gattet, Pascal Moraguès, Marc Trénel et Benoît de Barsony! Le troisième mouvement, vif et costaud, convainc bien davantage, avant un splendide orage, dominé par les stridences du piccolo et des trompettes naturelles mais aussi par les baguettes de bois des timbales anciennes: on retrouve enfin le Beethoven énergique et captivant de la remarquable intégrale que Järvi a réalisée voici quelques années chez RCA avec la Philharmonie de chambre allemande de Brême. Voilà qui augure bien de la Première en mars prochain, d’autant que l’état de grâce entre le directeur musical et son orchestre, qui l’applaudit à la fin du concert, semble se poursuivre.


Le site de la Société Witold Lutoslawski
Le site de l’Institut polonais de Paris




Simon Corley

 

 

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