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Gidon Kremer, défenseur de la musique d'aujourd'hui

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/14/2012 -  et 15 (Mons), 16 (Bruxelles) décembre 2012
Guillaume Lekeu : Adagio pour cordes, opus 3
Victor Kissine : Concerto pour violon et orchestre (création)
Alexander von Zemlinsky : Die Seejungfrau

Gidon Kremer (violon)
Orchestre national de Belgique, Andrey Boreyko (direction)


G. Kremer (© Kasskara)


Malgré un programme a priori peu vendeur, la Salle Henry Le Bœuf affiche un taux d’occupation remarquable, preuve, une fois de plus, que le succès des concerts du vendredi de l’Orchestre national de Belgique se maintient. Sans cesse ponctué par des spectateurs peu soucieux de réprimer leur toux, l’Adagio pour cordes (1891) de Lekeu perd ainsi de son pouvoir d’émotion et, finalement, de son intérêt. Menés par Andrey Boreyko, les musiciens affichent leur niveau de jeu habituel, rarement transcendant mais appliqué.


Né en Russie en 1953 et établi en Belgique depuis 1990, Victor Kissine conjugue son activité de compositeur avec celle de professeur d’analyse musicale et d’orchestration au Conservatoire royal de Mons et à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS). Le musicien entretient une collaboration étroite avec Gidon Kremer, qui a récemment créé quelques-unes de ses œuvres, notamment Zerkalo en 2009 (enregistré chez ECM) et Barcarola en 2007 (voir ici). Jamais le dernier pour défendre la musique d’aujourd’hui, le violoniste letton met son imagination et sa technique au service du Concerto pour violon dont la création se tient en présence du compositeur.


Coulé en un seul mouvement d’une demi-heure, l’ouvrage recourt à un orchestre relativement important et classiquement proportionné qui compte un piano et un célesta. Si les moyens restent traditionnels, la forme l’est moins puisque ce concerto se présente comme une succession de séquences analogues par leur structure et leurs thèmes : l’écoute s’assimile en quelque sorte à un défilé d’images au sein desquelles s’insère régulièrement la même. Principe de répétition, de variation ou les deux à la fois ? Aux analystes de trancher mais il s’agit sans aucun doute d’une composition personnelle et de grande maturité qui mérite absolument d’être enregistrée. Décantée, l’écriture réfute la virtuosité pour elle-même tandis que l’orchestration, sophistiquée, s’avère d’une transparence parfaite. Le public accueille chaleureusement cette musique de superbe facture, moderne mais accessible et qui s’inscrit manifestement dans la tradition musicale russe, encore que les esprits fertiles et curieux pourraient déceler furtivement des traits évoquant Alban Berg et Philippe Boesmans – peut-être s’agit-il d’une pure coïncidence.


Zemlinsky mérite de figurer plus souvent à l’affiche, aussi convient-il de saluer le choix d’interpréter en seconde partie sa Petite Sirène (1903). Andrey Boreyko en restitue la richesse thématique et les lignes de force mais, bien que l’orchestre réalise ce qu’il peut avec les moyens qui lui sont propres, la finition instrumentale et la précision de la mise en place atteignent un niveau considérable mais pas idéal. L’alchimie entre l’orchestre et son nouveau directeur musical ne prend pas encore. En attendant, le prochain concert de la formation nationale au Bozar se tiendra le 23 décembre à 18 heures : comme Noël approche, il s’agit d’un programme grand public et éclectique auquel le Chœur de l’Union européenne, Dirk Brossé, Ilse Eerens, Stephen Salters et le joueur de sitar Roopa Panesar prêteront leur concours.


Le site de Victor Kissine
Le site de Gidon Kremer



Sébastien Foucart

 

 

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