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Ivresse et suspension du temps

Paris
Palais Garnier
12/03/2012 -  et 5, 6*, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 17, 18, 20, 21, 22, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 2012
In the Middle, Somewhat Elevated
William Forsythe (chorégraphie, scénographie, costumes et lumières), Thom Willems (musique)
Amandine Albisson*, Sabrina Mallem*, Caroline Robert*, Eléonore Guérineau*, Léonore Baulac*, Lydie Vareilhes*, Aurélia Bellet, Alice Renavand, Valentine Colasante, Laurène Lévy, Charlotte Ranson, Christelle Granier, Emilie Hasboun, Juliette Hilaire, Letizia Galloni, Jennifer Visocchi, Audric Bezard*, Simon Valastro*, Axel Ibot*, Vincent Chaillet, Marc Moreau, Daniel Stokes, Fabien Revillion, Alexandre Gasse, Maxime Thomas, Adrien Couvez
O zlozony/O composite
Trisha Brown (chorégraphie), Laurie Anderson (musique)
Vija Celmins (décor), Elisabeth Cannon (costumes), Jennifer Tipton (lumières)
Aurélie Dupont*/Muriel Zusperreguy/Isabelle Ciaravola/Mélanie Hurel, Nicolas Le Riche*/Aurélien Houette/Christophe Duquenne, Jérémie Belingard*/Marc Moreau/Alessio Carbone
Woundwork 1
William Forsythe (chorégraphie, scénographie et lumières), Thom Willems (musique)
Stephen Galloway (costumes)
Agnès Letestu*, Isabelle Ciaravola*, Eleonora Abbagnato, Emilie Cozette, Laëtitia Pujol, Marie-Agnès Gillot, Hervé Moreau*, Nicolas Le Riche*, Benjamin Pech, Christophe Duquenne, Mathieu Ganio
Pas./Parts
William Forsythe (chorégraphie, scénographie et lumières), Thom Willems (musique)
Stephen Galloway (costumes)
Marie-Agnès Gillot*, Nolwenn Daniel*, Eleonora Abbagnato*, Laurène Lévy*, Valentine Colasante*, Juliette Hilaire*, Caroline Robert*, Caroline Bance*, Sabrina Mallem, Stéphanie Romberg, Muriel Zusperreguy, Christelle Granier, Aurélia Bellet, Eléonore Guérineau, Agnès Letestu, Mélanie Hurel, Pauline Verdusen, Emilie Hasboun, Ninon Raux, Aubane Philbert, Jérémie Bélingard*, Audric Bezard*, Aurélien Houette*, Christophe Duquenne*, Sébastien Bertaud*, Alexandre Carniato*, Cyril Mitilian, Simon Valastro, Alexandre Gasse, Fabien Revillion, Maxime Thomas, Julien Meyzindi, Adrien Couvez, Yannick Bittencourt, Yvon Demol, Grégory Dominiak


N. Le Riche, A. Dupont, J. Bélingard
(© Anne Deniau/Opéra national de Paris)



C’est avec un bouquet de chorégraphies écrites pour le Ballet de l’Opéra de Paris que le Palais Garnier tire le rideau sur cette année 2012. Donné pour la première fois en 1987, In the Middle, Somewhat Elevated ouvre le bal en offrant un témoignage de la maîtrise rythmique de William Forsythe. La composition vigoureusement accentuée – enregistrée comme chacun des supports musicaux de la soirée – due à Thom Willems, partenaire attitré avec plus de quatre-vingts opus en collaboration, épuise les oreilles autant que la virtuosité des mouvements les corps des interprètes. Dans une scénographie minimaliste, l’attention est focalisée sur les variations et répétitions à l’ivresse entraînante. On y remarque l’engagement de la jeune génération – citons le trio formé par Sabrina Mallem, Amandine Albisson et Audric Bezard, ainsi que le duo remarquable constitué par Caronine Robert et Simon Valastro.


Presque chasse gardée des solistes de la création en décembre 2004, O zlozony/O composite connaît régulièrement les faveurs de la scène. Sur une stellaire toile de fond, Night Sky #18 réalisé en 1999 par Vija Celmins, Trisha Brown a imaginé une série de séquences courtes sur un poème de Milosz, Ode à un oiseau à la vague parenté baudelairienne. A défaut de saisir le sens du texte polonais, l’auditeur peut se laisser porter par la musique de la langue, soutenue par l’apesanteur de la partition de Laurie Anderson, oscillant entre tempi suspendus et modérés. C’est d’ailleurs portée par Nicolas Le Riche et Jérémie Bélingard qu’Aurélie Dupont roule comme en défiant les lois de la gravité – recherche assumée par la chorégraphe elle-même. Le silence de pas toujours amortis contraste avec l’insolence de l’énergie de Forsythe. La forme cyclique de l’ouvrage se laisse comprendre avec le retour au tableau initial – à défaut de l’onirique dramaturgie.


La retenue caractérise également Woundwork 1 de Forsythe, créé en 1999 en même temps que Pas./Parts. Deux pas de deux sont «itérés», déclinés et repris en boucle sous une lumière entre aube et crépuscule. Thom Willems a réalisé pour cet exercice de style ici servi par un plateau d’étoiles – Agnès Letestu, Hervé Moreau, Isabelle Ciaravola et Nicolas Le Riche – une modulation perpétuelle qui voisine asymptotiquement avec sa résolution, insolvable dans sa perfection. A l’inverse de cette page relativement brève – quinze minutes – qui semble prolonger l’écho de Brown, Pas./Parts conclut le programme avec un florilège éblouissant qui met en valeur les forces de la compagnie: chacun des quatorze danseurs a un numéro de bravoure, en solo ou à plusieurs, dans une exploration des formes qui rappelle la musique de chambre – trio, quatuor, septuor. Un véritable carnaval chorégraphique qui se referme sur un final récapitulatif, selon les meilleurs usages de la tradition. La modernité sait aussi être jubilatoire.



Gilles Charlassier

 

 

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