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Triste Rigoletto

Reims
Opéra
11/09/2012 -  et 11, 13 novembre 2012
Giuseppe Verdi: Rigoletto

Nigel Smith (Rigoletto), Christophe Berry (Le Duc de Mantoue), Sabine Revault d’Allonnes (Gilda), Chul Jun Kim (Sparafucile), Aude Extremo (Maddalena), Ronan Nédélec (Monterone), Roland Sautejau (Marullo), Mickaël Chapeau (Borsa), Véronique Lemonnier (Giovanna), François Bazola (Le Comte de Ceprano), Julie Girerd (La Comtesse de Ceprano)
Chœurs de l’Opéra de Tours, Emmanuel Trenque (direction des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Reims, Jean-Yves Ossonce (direction)
François de Carpentries (mise en scène et lumières), Karine van Hercke (costumes et décors)


N. Smith (© François Berthon)


Après Tours (où elle a vu le jour le mois dernier) et avant Limoges (représentations en janvier), c’est à Reims que cette nouvelle production signée François de Carpentries posait ses valises. Sur bien des points, le travail du metteur en scène français, sans grand relief, ne fait que respecter une tradition bien établie (bien que feignant de s’en démarquer). Quelques images à sauver néanmoins: l’étreinte de Gilda et du Duc en ombre chinoise tandis que Rigoletto supplie les courtisans de lui révéler où est sa fille ou l’assassinat de Giovanna par ces mêmes courtisans, rendant l’enlèvement de la donzelle encore plus abject.


Côté voix, le baryton canadien Nigel Smith ne s’impose pas comme un grand Rigoletto, l’autorité dans le timbre et l’énergie dans l’accent exigées par ce rôle lui faisant cruellement défaut. De fait, sa voix manque farouchement de nuances et de couleurs, de mordant et d’abattage, et ne parvient que rarement à faire passer l’émotion. Au plan scénique, le jeu de l’acteur s’avère conventionnel et limité. Cette dernière remarque vaut aussi pour le jeune ténor français Christophe Berry, qui dessine un bien pâle Duc de Mantoue. Heureusement, la voix est belle (bien que confidentielle), le style élégant, la ligne de chant raffinée, mais il n’empêche qu’il a eu, en cette soirée de première rémoise, quelques problèmes d’intonation et que le fameux «La donna è mobile» n’a pas vraiment charmé, soutenu il est vrai par un orchestre un peu lourd.


Grosse déception aussi avec la Gilda de Sabine Revault d’Allonnes. La soprano française n’a absolument pas les couleurs diaphanes et virginales du personnage, son émission s’avère métallique et instable, et surtout ses aigus sont, toute la représentation durant, tendus et criés, témoignant de sa complète inadéquation au rôle. La basse coréenne Chul Jun Kim est un imposant Sparafucile, à la voix de stentor, tandis que la mezzo Aude Extremo campe une Maddalena sensuelle, mais poitrinant à l’excès. De leur côté, les seconds rôles s’acquittent tous honorablement de leur partie, avec une mention pour le saisissant Monterone de Ronan Nédélec.


A la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Reims, le directeur musical de celui de Tours, le chef français Jean-Yves Ossonce, donne un rythme vif et bienvenu à la représentation, mais peine à discipliner une phalange maison qui a encore quelques efforts à faire pour jouer juste et ensemble. Enfin, nous n’oublierons surtout pas de mentionner l’excellence du Chœur de l’Opéra de Tours, dont les interventions auront été les seuls motifs de satisfaction d’une soirée bien ennuyeuse et dénuée d’émotion.



Emmanuel Andrieu

 

 

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