About us / Contact

The Classical Music Network

Gent

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Agrippina, son univers impitoyable

Gent
Vlaamse Opera
10/21/2012 -  et 24, 26, 28*, 30 octobre, 4, 6 novembre 2012
Georg Friederich Haendel : Agrippina, HWV 6
Ann Hallenberg (Agrippina), Renata Pokupic (Nerone), Elena Tsallagova (Poppea), Umberto Chiummo (Claudio), Kristina Hammarström (Ottone), Joao Fernandes (Pallante), José Lemos (Narciso), Gevorg Grigoryan (Lesbo), Marija Jokovic (Giunone)
Symfonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Paul McCreesh (direction)
Mariame Clément (mise en scène), Julia Hansen (décor, costumes), Bernd Purkrabek (éclairage), fettFilm (vidéo)



(© Annemie Augustijns)


Mariame Clément rapproche Agrippina (1709) des feuilletons télévisés américains des années 80. La transposition de ce livret compliqué dans un univers comparable à celui de Dallas ou Dynasty tient la route mais le metteur en scène apporte une touche de dérision grâce notamment à la projection d’images et de vidéos. La scène représente un plateau de tournage où des machinistes déplacent sans cesse les décors qui reconstituent le luxueux biotope d’individus obnubilés par les affaires, le paraître et l’amour : bureau confortable, salle de réunion spacieuse, chambre à coucher douillette, salle de bain pimpante, terrasse accueillante, restaurant d’un club de tennis bon chic bon genre, salon cossu. A la fin, alors que le générique défile sur un écran géant, Junon distribue le script du prochain épisode. Malgré une idée a priori payante, le spectacle manque d’un sursaut de vie théâtrale à cause d’une direction d’acteur ni plus ni moins que convenable – le temps s’écoule lentement, à moins que cela ne soit intentionnel, puisque ces séries d’outre-Atlantique semblent en effet interminables. Malgré l’imagination dont elle fait preuve, Mariame Clément ne réitère pas totalement la réussite du Voyage à Reims, sa précédente collaboration au Vlaamse Opera (voir ici). Une qualité indéniable : l’impeccable cohérence de la scénographie.


Paul McCreesh peine en outre à animer un orchestre mécanique et quelconque – bois suaves mais cordes ternes et raides – tandis que la basse continue paraît bien prosaïque durant les récitatifs. Disposant d’une voix imposante et, dans l’ensemble, admirablement conduite, Ann Hallenberg, qui joue de sa physionomie, confère à Aggripine le visage d’une femme d’affaires sûre d’elle. A côté, son fils, Néron (Renata Pokupic, en méforme), paraît chétif, au contraire de l’Otton très joli garçon de Kristina Hammarström, qui offre une des prestations les plus au point. Aussi plaisante à voir qu’à entendre, la Poppée d’Elena Tsallagova suscite leur convoitise mais, pour compliquer le tout, Claudio (Umberto Chiummo, scéniquement crédible en vieux beau, vocalement dans la moyenne) a des vues sur la belle. Le reste de la distribution évolue à un niveau fort acceptable : plus que Gevorg Grigoryan (Lesbo) et Marija Jokovic (Junon), Joao Fernandes (Pallante, basse profonde) et le contre-ténor José Lemos (Narcisse), dont le timbre sera laissé à l’appréciation de chacun, exploitent leur complémentarité physique et tirent leur épingle du jeu.




Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com