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Un Requiem symphonique

Lyon
Auditorium Maurice Ravel
10/11/2012 -  et 13* octobre 2012
Antonín Dvorák : Requiem, opus 89, B. 165

Simona Saturová (soprano), Maria Radner (mezzo-soprano), Charles Reid (ténor), Jan Stáva (basse)
Slovenský filharmonický zbor, Blanka Juhanaková (direction des chœurs), Orchestre national de Lyon, Tomás Netopil (direction)


T. Netopil



Dans le registre religieux, Dvorák est passé à la postérité avec son Stabat Mater. Une décennie plus tard, il enfante un Requiem alors que, reconnu désormais en Europe, il entame une tournée à Londres pour présenter sa Huitième Symphonie. La partition sera créée en 1891 au festival de Birmimgham. Cette messe des morts ne s’est cependant pas inscrite au répertoire, et il convient de souligner le courage de l’Orchestre national de Lyon de proposer cette œuvre méconnue et étrange.


L’écriture évoque plus d’une fois l’ouvrage homonyme de Berlioz, et le choix de programmation n’est sans doute pas fortuit puisque ce dernier a fait l’ouverture de la saison de la phalange rhônalpine. La facture orchestrale se révèle d’ailleurs détaillée, et reconnaît à l’évidence sa dette envers plus d’un précepte du Traité d’instrumentation, sans compter une audacieuse sollicitation de la clarinette basse que l’on oserait qualifier de très moderne – que l’on ne retrouve en ce romantisme tardif que chez Mahler. On y entend un sens du contraste certain, assurant un dramatisme indéniable – songeons au vrombissement des cordes et l’imposant double chœur dans le Requiem aeternam ou la marche apocalytique du Dies irae. L’empreinte de Mozart n’est pas absente dans la construction dramatique – le Lacrimosa ou la fugue de l’Offertorium sur le Quam olim, lumineuse au contraire ici. Pour autant, l’architecture de l’ensemble semble disparate et l’inventivité du compositeur se distingue davantage par son originalité que par sa cohérence, en dépit des rappels thématiques qui jalonnent l’opus.


C’est d’ailleurs cette imagination des couleurs et des timbres que cherche à souligner Tomás Netopil, jeune chef tchèque dont nous avions pu admirer la direction sensible dans la reprise des Contes d’Hoffmann le mois dernier à Bastille. Les pupitres se trouvent remarquablement mis en valeur, concentrant l’intérêt d’une œuvre expérimentant des associations expressives. D’aucuns pourraient préférer plus de puissance, tant sonore que rythmique, mais une telle approche favorise une clarté dans la mise en place qui ne se propage pas toutefois jusqu’au Chœur philharmonique slovaque, préparé par Blanka Juhanáková, aux interventions vigoureuses mais souvent massives. C’est que la partition présente une écriture vocale pour le moins ingrate, réservant aux solistes des interventions peu propices aux développements lyriques. Chacun ce soir remplit son office, mais passe peu la rampe de l’orchestre, dont il semble être un pupitre parmi d’autres. On reconnaîtra en Simona Saturová un soprano frémissant, aux côtés d’un mezzo idiomatique en la voix de Maria Radner. La partie tendue du ténor revient à Charles Reid, qui évite les excès, tandis que Jan Stáva contient sa tessiture de basse dans une émission peu extravertie. Mais ne laissons pas ces réserves offusquer l’intérêt de ce trop rare Requiem, qui bouscule les conceptions historiques trop bien établies.


Le site de Tomás Netopil
Le site de Simona Saturová
Le site de Charles Reid
Le site de Jan Stáva



Gilles Charlassier

 

 

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