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De la douceur dans la tragédie

Lille
Opéra
10/19/2012 -  et 11, 12, 13 (Caen), 20*, 22, 23 (Lille) octobre 2012
John Blow : Begin the Song, Ode on St-Cecilia’s Day – Venus and Adonis
Céline Scheen (Vénus), Marc Mauillon (Adonis), Grégoire Augustin (Cupidon)
La Maîtrise de Caen, Olivier Opdebeeck (direction), Les Musiciens du Paradis, Bertrand Cuiller (clavecin et direction)
Louise Moaty (mise en scène), Françoise Denieau (chorégraphie), Adeline Caron (scénographie), Alain Blanchot (costumes), Christophe Naillet (lumières)


(© Philippe Delval)


L’Opéra de Lille continue sur sa lancée : de l’opéra, bien sûr, mais aussi des concerts, de la danse, des spectacles musicaux, des activités pour toute la famille et même de la musique du monde. Une différence non négligeable par rapport aux saisons précédentes : l’absence de représentations lyriques le dimanche à 16 heures, à l’exception du Barbier de Séville à l’affiche du 14 mai au 2 juin (direction d’Antonello Allemandi, mise en scène de Jean-François Sivadier). Voilà une décision ou une négligence fâcheuse puisque bon nombre de personnes rencontrent des difficultés de tout ordre pour aller au spectacle le soir. Par conséquent, ceux qui se rendent habituellement à l’Opéra de Lille le dimanche après-midi devront prendre leurs dispositions s’ils souhaitent assister aux deux productions consacrées à Charpentier, Médée du 6 au 15 novembre (Emmanuelle Haïm, Pierre Audi) et Actéon du 5 au 9 mars (Atsushi Sakaï, Damien Caille-Perret), ainsi qu’à celle de Jenůfa du 29 janvier au 7 février (Mark Shanahan, Patrice Caurier et Moshe Leiser).


Créée au Théâtre de Caen quelques jours auparavant, cette production de Vénus et Adonis (1683) de John Blow permet d’apprécier le remarquable travail de la Maîtrise de Caen, placée sous la direction d’Olivier Opdebeeck et dont l’un des garçons, Grégoire Augustin, incarne un ravissant Cupidon. Autre motif de satisfaction, le chœur des Musiciens du Paradis, duquel émergent quatre solistes, Anne-Marie Beaudette, Alain Buet (directeur artistique de la formation), Robert Getchell et David Tricou. Les rôles-titre sont quant à eux confiés à deux chanteurs rompus à la musique baroque, Céline Scheen et Marc Mauillon. Si le baryton réalise une prestation de bon aloi, la soprano, charmante dans sa robe échancrée, tend à le supplanter sur le double plan de l’incarnation, pudique et gracieuse, et du chant, raffiné et nuancé. Bertrand Cuiller, qui effectue ses premiers pas à l’opéra, dirige du clavecin un orchestre des Musiciens du Paradis agile et empli de saveur.


La mise en scène de Louise Moaty préserve l’allégorie de cet opéra de poche dont elle restitue la dimension tragique avec douceur. Comme elle l’indique dans ses notes d’intention, le recours à des enfants permet de «conserver à l’œuvre toute sa force de contrastes» tout en mêlant «ces couleurs vives, naïves, à l’irruption violente de la mort et du tragique» – simple mais efficace. La présence de chiens de chasse et de pigeons apporte quant à elle une touche de tendresse et de légèreté. Le décor se résume à quelques arbustes et meubles de rangement en bois tandis que l’éclairage à la bougie apporte de la chaleur à la scénographie dont l’esthétique rappellera sans doute à certains Le Bourgeois gentilhomme et Egisto de Benjamin Lazar, deux spectacles décorés et éclairés – ce n’est pas un hasard – par Adeline Caron et Christophe Naillet. Comme Vénus et Adonis ne dure guère plus longtemps que Didon et Enée de Purcell, un appendice s’imposait : sur une chorégraphie de Françoise Denieau, Begin the Song, ode on St-Cecilia’s Day de Blow introduit harmonieusement le prologue et les trois actes.


Le site de l’Opéra de Lille
Le site des Musiciens du Paradis
Le site de la Maîtrise de Caen



Sébastien Foucart

 

 

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