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Le meilleur d’eux-mêmes

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/27/2012 -  et 28 septembre 2012 (Liège)
Pascal Dusapin : Uncut
Robert Schumann : Concerto pour piano, opus 54
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°5, opus 47

Nicholas Angelich (piano)
Orchestre philharmonique royal de Liège, Christian Arming (direction)




«La musique en liberté» : le slogan que l’Orchestre philharmonique royal de Liège a choisi cette saison nécessite peu de commentaires. Comme l’explique le directeur musical Christian Arming dans la brochure, la liberté se décline de différentes façons, celle des compositeurs «qui inventent de nouvelles formes» et «s’affranchissent des dogmes», celle des créateurs «face à l’Histoire» et celle des spectateurs invités à choisir «entre des propositions, des styles, des formes plus ouvertes que jamais». Parcourir la programmation permet de s’apercevoir que le public a en effet le choix. A titre d’exemple, le festival consacré à Rachmaninov (du 2 au 10 février) est bienvenu – Prince Rostislav et Le Rocher figurent rarement à l’affiche – tandis que celui autour de Wagner (du 17 au 19 mai) s’ajoute aux multiples festivités que le monde musical organisera sans aucun doute pour célébrer le bicentenaire de la naissance du compositeur.


Le concert d’ouverture se tient dans une Salle Henry Le Bœuf peu remplie et qui se videra encore un peu après la pause – une misère que la Salle philharmonique de Liège ne connaîtra peut-être pas le lendemain, du moins faut-il l’espérer. L’orchestre commande, crée et, mieux encore, rejoue des œuvres contemporaines. Uncut (2009) de Pascal Dusapin (né en 1955) clôt le cycle des Sept Solos dont la composition a débuté il y a vingt ans et que la formation a enregistré pour Naïve. L’exécution, en présence du compositeur, prouve que cette musique, qui gagne à être réécoutée, possède suffisamment de personnalité et de matière pour résister à l’épreuve du temps.



C. Arming (© Koichi Miura)


Un peu gauche lors des saluts, Nicholas Angelich semble prier le public de bien vouloir l’excuser de sa présence – il n’y a pourtant pas de quoi. L’interprétation du Concerto pour piano (1845) de Schumann laisse une impression mitigée en ce sens qu’elle manque notamment de courbe et de liant. Le pianiste joue au fond des touches, sans lourdeur ni violence toutefois, et prend soin d’articuler intelligiblement mais l’œuvre se désincarne à cause de tempi dans l’ensemble plutôt lents. L’orchestre lui donne la réplique avec rigueur mais l’accompagnement s’avère trop rigide et par moments éteint. «Gens et pays étrangers» des Scènes d’enfants complète dans le même esprit cette prestation singulière.


Christian Arming maîtrise parfaitement les idées maîtresses de la Cinquième Symphonie (1937) de Chostakovitch. En recourant à des tempi cette fois irréprochables, le chef autrichien en restitue avec acuité l’éventail expressif et livre une interprétation cohérente dans sa progression dramatique. La précision de la dynamique et de la mise en place conduit à des contrastes nets et affirmés. Les musiciens livrent le meilleur d’eux-mêmes et cultivent une sonorité remarquable. Une revue de détail permet de saluer les cordes, vibrantes et homogènes (tant les violons que les contrebasses, trop souvent passées sous silence), les bois (flûte, hautbois et clarinette solo), les cuivres et les percussions qui comptent parmi ses rangs un timbalier généreux et exact. La force de conviction de cette symphonie s’impose dès lors sans détour.


Sous la direction de Pablo González, l’orchestre revient au Bozar le 11 octobre dans un programme réunissant deux compositeurs disparus prématurément, Arriaga (Ouverture des Esclaves heureux) et Mozart (musique de scène de Thamos, roi d’Egypte et Vingt-cinquième Symphonie). La harpiste Sophie Hallynck se produira également dans le Concierto serenata de Rodrigo.


Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Liège



Sébastien Foucart

 

 

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