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Les Contes de Carsen

Paris
Opéra Bastille
09/07/2012 -  et 10, 12, 16*, 19, 22, 25 & 28 septembre, 1er, 3 octobre 2012
Jacques Offenbach : Les Contes d’Hoffmann
Jane Archibald (Olympia), Sophie Koch (Giulietta), Ana Maria Martinez (Antonia), Kate Aldrich (La Muse, Niklausse), Qiu Lin Zhang (Une voix), Stefano Secco (Hoffmann), Fabrice Dalis (Spalanzani), Cyrille Dubois (Nathanaël), Jean-Philippe Lafont (Luther, Crespel), Eric Huchet (Andrès, Cochenille, Pitichinaccio, Frantz), Franck Ferrari (Lindorf, Coppélius, Dapertutto, Miracle), Damien Pass (Hermann), Michal Partyka (Schlemil)
Chœur et Orchestre de l’Opéra National de Paris, Tomás Netopil (direction)
Robert Carsen (mise en scène)


J. Archibald, S. Secco (© Opéra national de Paris/Ian Patrick)


Après Capriccio, Les Contes d’Hoffmann : très Carsen, cette rentrée à l’Opéra. On retrouve Offenbach avec le même plaisir que Strauss, pour ce mélange heureux de virtuosité et de finesse, de respect et d’invention. Les frontières s’estompent entre la représentation de Don Giovanni et les délires d’Hoffmann, avec un Miracle chef d’orchestre, un Dappertutto metteur en scène… Et, comme dans Capriccio, Carsen fait de Garnier le lieu privilégié d’une constante mise en abyme, à travers les splendeurs de la salle ou la sécheresse fonctionnelle des coulisses. Ces Contes constituent également un double hommage : à l’opéra et à l’Opéra, aux tourments de la création et aux fastes de sa représentation, à tous les artisans, public, techniciens, chanteurs ou musiciens, de ce moment de magie qu’est une soirée lyrique. Il eût fallu, seulement, pour donner de l’éclat à cette reprise légitime, choisir un chef plus inspiré. Tomás Netopil accompagne, rien de plus, non sans décalages parfois avec les chœurs, tel un tâcheron frileux. Aucune atmosphère, aucun sens du théâtre : il dirige tout de la même façon. Il n’y avait donc personne dans la jeune génération des chefs français ?


Vocalement, c’est selon, sans qu’on atteigne le niveau des distributions précédentes. Le solide Stefano Secco assume sans difficulté la terrible tessiture d’Hoffmann, mais se contente de chanter son rôle, peu porté sur les nuances, encore moins sur la caractérisation. Franck Ferrari, lui, s’est plutôt affiné, moins brut et plus venimeux, plus « classieux » aussi, moins monolithique, ne s’engorgeant pas trop au fur et à mesure de la représentation. Saluons, à leurs côtés, tous les seconds rôles, si justement composés, du Nathanaël très sûr de Cyrille Dubois au Crespel émouvant de Jean-Philippe Lafont, avec une mention spéciale pour un Eric Huchet quatre fois parfait, surtout en Frantz – de bons Contes tiennent aussi à ceux-là. Les dames sont parfois remarquables : Jane Archibald habite, intériorise une Olympia à la vocalise millimétrée, Ana Maria Martinez donne à la malheureuse Antonia la jeunesse fruitée de son timbre, l’élégance belcantiste de son phrasé, les élans passionnés de son soprano lyrique. Sophie Koch paraît moins à son aise en Giulietta, dont elle a pourtant le falcon, Kate Aldrich compense la modestie de sa voix par sa pertinence stylistique, plus d’ailleurs pour Niklausse que pour la Muse.


Capriccio, Les Contes d’Hoffmann : de quoi rappeler, sans offenser quiconque, qu’Hugues Gall a aussi marqué l’histoire de l’Opéra de Paris et qu’il n’était pas le conservateur ringard qu’on a tant brocardé.



Didier van Moere

 

 

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