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Au-delà du look

Chaise-Dieu
Auditorium Cziffra
08/28/2012 -  et 3 juillet 2012 (Roccastrada)
Fritz Kreisler : Præludium et Allegro dans le style de Gaetano Pugnani
Edvard Grieg : Sonate pour violon et piano n° 3, opus 45
César Franck : Sonate pour violon et piano
Camille Saint-Saëns : Introduction et Rondo capriccioso, opus 28

Nemanja Radulovic (violon), Laure Favre-Kahn (piano)


N. Radulovic (© Caroline Doutre/TransArt)


Inauguré il y a deux ans, l’auditorium Cziffra, dans les hauts volumes des anciennes écuries et granges (XVIIe) de l’abbaye, rend hommage très sobrement à celui qui a apporté la musique à La Chaise-Dieu: la pierre et le bois dominent, le logo du festival est projeté en fond de scène, l’acoustique semble satisfaisante. Et pas une de ses 200 places ne reste libre pour ce récital de Nemanja Radulovic (né en 1985), déjà un habitué des lieux, et Laure Favre-Kahn (née en 1976).


Faut-il s’arrêter à sa dégaine passablement kitsch de popstar de chez «noir, c’est noir», courte veste à basques à la Michael Jackson, legging brillant, rangers aux pieds et abondante chevelure? Chez bien d’autres que le violoniste d’origine serbe, cette manière d’être, ce jeu charismatique et généreux ne seraient qu’un rideau de fumée pour tenter de dissimuler des faiblesses et approximations, voire un manque de musicalité. Mais si sa partenaire, qui ne se hasarde pas à voler la vedette à une personnalité aussi forte, est parfois prise en défaut sur ces différents points, rien de tel avec lui. Son talent va bien au-delà de son seul look, ce que confirme un programme construit en miroir de part et d’autre de l’entracte: deux brefs diptyques – Prélude et Allegro (1910) que Kreisler avait faussement attribué à Pugnani, Introduction et Rondo capriccioso (1863) de Saint-Saëns – encadrent deux sonates exactement contemporaines (1886) – la Troisième de Grieg et celle de Franck.


Ce qui frappe une fois de plus chez Radulovic, frappant du pied, usant d’un archet volontiers lyrique et dansant, c’est le plaisir de faire de la musique. Pour être fougueux – l’Allegro de Kreisler ressemble davantage à un Presto – et riche en contrastes, le jeu conserve cependant toujours sa précision et une très large palette de sonorités et d’attaques. Et s’il joue volontiers de la corde sensible, il ne franchit généralement pas la ligne jaune, sinon dans le premier bis, l’arrangement par Nathan Milstein du Nocturne en ut dièse mineur (1830) de Chopin, jusque dans cette façon de prolonger le silence après la fin du morceau.


Inutile de dire que le public est aux anges, se levant en fin de concert pour obtenir deux bis supplémentaires, d’explosifs Airs bohémiens (1878) de Sarasate, puis un délicieux Poème de Fibich, arrangement par Jan Kubelík d’un extrait de l’idylle symphoniqueAu crépuscule (1892).


Le site de Nemanja Radulovic
Le site de Laure Favre-Kahn
Le site de l’auditorium Cziffra



Simon Corley

 

 

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