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Froides virtuosités

Gijón
Teatro Jovellanos
08/21/2012 -  
Johannes Brahms : Ballades, opus 10
Fritz Kreisler : Liebesleid – Liebesfreud (arrangements Rachmaninov)
Serge Rachmaninov : Préludes opus 3 n° 2 et opus 23 n° 2, n° 5, n° 10 et n° 12
Franz Liszt : Années de pèlerinage (Deuxième année. Italie): «Après une lecture de Dante»

Alessio Bax (piano)


A. Bax (© Lisa-Marie Mazzucco)


Le festival international annuel de piano Jesús González Alonso de Gijón n’est pas, contrairement à son nom, un festival mais propose à des apprentis pianistes, pendant quinze jours au mois d’août, d’approfondir leurs connaissances du clavier. C’est dans ce cadre qu’Alessio Bax, pianiste italien né en 1977, formé en partie et enseignant maintenant à Dallas, et auréolé de nombreux prix internationaux, propose au public, largement constitué de jeunes suivant les stages, provenant du monde entier, un beau programme romantique dont il maîtrise remarquablement toutes les difficultés techniques et qu’il joue de mémoire.


Il débute par les quatre Ballades de l’Opus 10 de Johannes Brahms (1833-1897). L’interprète maintient d’emblée une distance avec la partition. S’il n’y a pas de lourdeurs, si le toucher se fait même délicat quand il le faut, si tout est parfaitement sculpté, il distille malgré tout un certain ennui à force d’élégance froide.


Alessio Bax présente ensuite deux arrangements pour piano seul réalisés par Serge Rachmaninov (1873-1943) et datant respectivement de 1931 et 1925, de pièces écrites initialement pour piano et violon du grand arrangeur Fritz Kreisler (1875-1962): Liebesleid et Liebesfreud. Il y fait preuve à nouveau d’un superbe toucher et d’un legato non moins remarquable. Dans la seconde pièce, la virtuosité de l’interprète n’exclut ainsi en rien la subtilité et le charme du propos. Après la courte pause, l’artiste propose cinq préludes de Rachmaninov. Il déploie un jeu excluant toute vulgarité, sans excès de rubato ou de pédale. Une interprétation exemplaire de ces tubes.


La Fantaisie, quasi sonata, consacrée aux impressions provoquées par une lecture de Dante, n’est pas moins réussie. Elle est marquée à son tour par un refus du spectaculaire tapageur. Le toucher est incroyablement léger et précis, le discours d’une très grande clarté, même si on aurait aimé plus de... fantaisie dans l’approche des fulgurances lisztiennes. Sans paraître perturbé par le dérèglement du Steinway dans le médium, le pianiste propose ensuite à un public tout acquis deux bis démontrant à nouveau sa domination absolue du clavier : une transcription pour piano seul de la Vocalise de Rachmaninov, aux notes parfaitement soupesées, infiniment lyriques, et le délirant arrangement par Georges Cziffra de la Cinquième des Danses hongroises pour quatre mains de Brahms. Epoustouflant.


Un pianiste très sûr, soigneux, d’une belle probité, au service d’une vision à la fois analytique et très musicale des œuvres qu’il interprète.


Le site du festival de piano de Gijón
Le site d’Alessio Bax



Stéphane Guy

 

 

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