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Musique pure

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/09/2012 -  
Richard Strauss : Also sprach Zarathustra op. 30
Johannes Brahms : Concerto pour piano n°2 en si bémol majeur op. 83

Yefim Bronfman (piano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Esa-Pekka Salonen (direction)


E.-P. Salonen (© Sonja Werner)


Mieux vaut entendre l’Orchestre de la Radio bavaroise une semaine après la Philharmonie de Rotterdam que l’inverse. La comparaison eût été cruelle, tant les Bavarois se situent au dessus, par l’homogénéité et la qualité des pupitres. Comparaison qu’imposait d’emblée le programme, chaque phalange interprétant un Concerto pour piano de Brahms. Yannick Nézet-Séguin reste aussi un jeune chef, alors qu’Esa-Pekka Salonen s’est depuis longtemps imposé comme un des meilleurs du moment.


Le concert commençait par un Ainsi parlait Zarathoustra lumineux, assez conforme aux préceptes de direction de Strauss lui-même. Pas d’exaltation du surhomme par un geste épique, pas de surenchère dans l’opulence sonore, une limpidité chambriste : le chef finlandais dirigeait moins un poème symphonique d’après Nietzsche qu’une œuvre de musique pure, moins attentif à restituer un message qu’à débrouiller la polyphonie et à souligner les couleurs – lecture favorisée par le niveau de l’orchestre. Salonen, au fond, dirige Strauss comme Debussy, comme ces compositeurs du vingtième siècle qu’il affectionne particulièrement. Zarathoustra gagne-t-il à ce dégraissage ? Il lui survit, en tout cas, superbement, même si certains, mis mal à l’aise par cette interprétation exclusivement plastique, préféreront des lectures plus grandioses, plus visionnaires, plus nietzschéennes, plus inscrites dans une tradition. Salonen ou l’anti-Thielemann.


Il applique le même traitement, quasi chirurgical, au Second Concerto de Brahms. La partition, du coup, comme Zarathoustra, n’illustre plus vraiment un romantisme finissant, elle se rattache plutôt aux grands maîtres du passé – admirés de Brahms… et de Strauss. Les tensions s’émoussent dans une lecture d’une limpidité toute classique, d’une beauté, d’un équilibre apolliniens. Rien de prométhéen dans l’Allegro non troppo initial, qui coule de source, où est privilégiée la continuité du flux. Complice de toujours, Yefim Bronfman est à l’unisson, digitalement très sûr, rebelle à tout pathos, au jeu d’une clarté aussi classique, trop détaché peut-être du lyrisme passionné de cette musique. Au moins chef et pianiste jouent-ils la même œuvre, maintenant sans cesse un parfait équilibre. Rien d’étonnant, dans ces conditions que l’Andante, en apesanteur, suspende le temps comme si l’on entendait du Bach – et quel beau violoncelle que celui de Sebastian Klinger ! Ou que le Finale ait une légèreté bondissante, mozartienne. Mais, encore une fois, certains n’auront pas retrouvé leur Brahms. En bis, l’Etude en fa majeur op. 10 de Chopin.


Le site de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise



Didier van Moere

 

 

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