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Entre amis et en famille

Paris
Palais Garnier
05/13/2012 -  
Gioacchino Rossini : Sonate à quatre n°1, en sol majeur
Giuseppe Verdi : Quatuor à cordes en mi mineur
Antonín Dvorák : Quintette à cordes en sol majeur, op. 77

Pierre Martel, Lise Martel (violons), Noëlle Santos (alto), Katarzyna Alemany-Ewald (violoncelle), Axel Salles (contrebasse)


(© Jean-Pierre Delagarde)


Programme dominical dédié au lyrisme et précédé d’une présentation où Hélène Pierrakos sait toujours dire l’essentiel en quelques mots : Rossini, Verdi, Dvorák sont des mélodistes. C’est ce qu’ont compris les interprètes de ce « Salon musical », ces compositeurs du XIXe trouvant naturellement leur place sous les ors de Garnier.


La Première Sonate à quatre d’un Rossini de 12 ans reste la plus connue, avec cet effectif inédit commun à l’ensemble : pas d’alto et une contrebasse, sans doute parce que la famille du contrebassiste Triossi ne comportait pas d’altiste. Une musique à jouer pour soi, entre amis, très légèrement, en évitant tout excès de poids. Les quatre musiciens adoptent justement ce ton heureux de confidence chambriste, sans que la contrebasse d’Axel Salles tire la sonorité vers le grave. Un morceau charmant de dix minutes faisant la part belle au violon – on entend un air accompagné, finalement : celui de Pierre Martel, à la fois rond et pur, phrasant en belcantiste.


Le Quatuor de Verdi affiche d’autres ambitions : en 1873, l’année du Requiem, il a une longue carrière derrière lui. Se souvenant parfois d’Aida, son dernier opéra en date, cet opus assez inattendu confirme également qu’il a, en matière de polyphonie, de solides références, et l’œuvre peut prendre place parmi celles des maîtres du genre – Verdi ne craint pas de le couronner par une fugue, vingt ans avant le finale de Falstaff. Les interprètes jouent avec un grand souci de clarté et d’homogénéité, avec aussi l’énergie et la générosité propres au génie du musicien italien, sans la moindre sécheresse dans la fugue – auparavant, le Trio du Prestissimo a permis de goûter la sonorité chaude du violoncelle de Katarzyna Alemany-Ewald.


Musiques à jouer entre amis, en famille : pour le Quintette de Dvorák, Pierre Martel cède la place à sa fille Lise, un rien timide encore, mais déjà mûre, séduisant par la finesse de la sonorité et du jeu. De cet opus 77 nous entendons une interprétation très classique dans son équilibre, d’une belle clarté de lignes, sobre dans les élans. Lecture qui, si elle ne manque ni fraîcheur ni de sève, reste également très classique par le refus de souligner l’inspiration populaire de la musique, ce que font si naturellement les musiciens tchèques, pour montrer toute l’universalité de Dvorák.



Didier van Moere

 

 

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