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La Hongrie et Brahms

Paris
Salle Pleyel
10/21/2000 -  
György Kurtág : Messages, opus 34 (création française)
Johannes Brahms : Double concerto, opus 102
Béla Bartók : Concerto pour orchestre, sz. 116

Olivier Charlier (violon), Jérôme Pernoo (violoncelle)
Chœur départemental de Seine-Saint-Denis, Catherine Simonpiétri (direction)
Orchestre national d’Île-de-France, Jacques Mercier (direction)

On ne saluera jamais assez le travail accompli par l’Orchestre national d’Île-de-France pour aller porter la musique dans une région pas si favorisée que cela en équipements culturels mais qui n’en regroupe pas moins 20% de la population française. D’autant que cette mission s’accomplit sans céder à la facilité, comme en témoignent des programmes toujours riches et bien construits.


Même précédé d’une utile conférence Georges Boyer, ce programme associant Brahms à deux compositeurs hongrois du XXème siècle, était à la recherche d’une cohérence. Elle devait se trouver, en forme de clin d’œil, à la toute fin du concert, lorsque les musiciens offrirent en bis la Cinquième Danse hongroise de Brahms, dans une orchestration par trop pachydermique.


Les six Messages proposent la synthèse habituelle, chez Kurtág, entre l’héritage de Webern - concision de type haïku (chaque pièce dure environ une minute) et orchestre immense employé avec parcimonie - et celui de Ligeti - orchestration et climat. Les deux dernières pièces font en outre intervenir un chœur de chambre. Malgré les efforts remarquables de Jacques Mercier, le nombreux public venu à Pleyel peine à se concentrer sur cette musique parfois proche du silence, entrecoupée d’éclats violents. Le comble est atteint, la dernière pièce tout juste achevée, lorsqu’un téléphone portable retentit au fond du parterre.


Dans le Double concerto, on apprécie d’emblée l’entente entre les musiciens, particulièrement délicate à établir, avec deux solistes, un orchestre et un chef. L’orchestre joue avec une sonorité ronde et pleine, parfois trop épaisse, sans jamais couvrir les solistes. Olivier Charlier et Jérôme Pernoo sont, à l’unisson, puissants, expressifs, fougueux et emportés. Après ce Brahms charnu et sans demi-teintes, qui convainc sans peine le public, les deux solistes triomphent dans le Très vif de la Sonate en duo de Ravel, tendu et virtuose.


Le Concerto pour orchestre tel que le voit Mercier est carré, véhément et clair. Le chef français, qui avouait avant le concert préférer la Musique pour cordes ou la Sonates pour deux pianos et percussion , ne s’intéresse ni aux séductions sonores, ni à la poésie de l’œuvre. Ce n’est pas un contresens, loin s’en faut, tant les "facilités" de la période américaine de Bartók ne peuvent faire oublier les circonstances dans lesquelles ces œuvres furent composées.



Simon Corley

 

 

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