About us / Contact

The Classical Music Network

Normandie

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Sur les chemins de l’excellence

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/20/2012 -  
Alban Berg : Kammerkonzert: Adagio (arrangement pour clarinette, violon et piano (*)
Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4 (#)°
Johannes Brahms : Quatuor pour piano et cordes n° 1 en sol mineur, opus 25 (+)

Jérôme Comte (clarinette), Sarah Nemtanu (* #), Pierre Fouchenneret (# +) (violon), Lise Berthaud (#), Adrien La Marca (# +) (alto), Victor Julien-Laferrière (#), Bruno Philippe (#), Edgar Moreau (+) (violoncelle), Jonas Vitaud (piano)




Le troisième concert du seizième festival de Pâques de Deauville, organisé sous la houlette inaltérable, malgré les difficultés, d’Yves Petit de Voize, était l’occasion de reconnaître à nouveau la solidité de la formule consistant à associer jeunes talents et instrumentistes expérimentés dans le cadre retrouvé de la salle Elie de Brignac après d’importants travaux de rénovation qui retinrent malheureusement le public éloigné de ce havre de paix, normalement destiné aux ventes de chevaux, durant deux ans mais lui permirent d’y gagner grandement en confort. La programmation des neuf concerts était encore cette année finement organisée autour de trois week-ends permettant ainsi aux Parisiens d’en profiter, et équilibrée, les compositeurs interprétés allant de Johann Sebastian Bach à Karlheinz Stockhausen.

Le concert de ce vendredi soir associait donc dans un même souci de cohérence pages romantiques et postromantiques dont il existe deux versions, l’originale et sa transcription. La première partie comportait en effet une réduction (1935) de l’Adagio du Concerto de chambre (1925) d’Alban Berg (1885-1935), hommage du disciple à la première femme du maître viennois, Mathilde Schönberg. Si le violon de Sarah Nemtanu parut approximatif au début, l’ensemble fut tout à fait convaincant, la clarinette de Jérôme Comte, dont on connut les débuts de carrière ici à Deauville voici quelques années déjà, étant une nouvelle fois exceptionnelle dans ces pages déchirantes.


La version originale de La Nuit transfigurée (1899) d’Arnold Schönberg (1874-1951), déjà proposée à Deauville en 2009, révéla des interprètes un brin prudents mais au bénéfice d’une excellente mise en place, ne nuisant pas pour autant à l’intensité du propos de ses cinq parties enchaînées décrivant les tourments de l’âme, entre tremblements, effrois et hymnes à la nature.


La seconde partie était consacrée au monumental premier et un peu vide Premier Quatuor pour piano et cordes (1861) de Johannes Brahms (1833-1897), celui dont Arnold Schönberg fit une version orchestrale en 1937. L’atmosphère se fit alors moins dense et oppressante. Quelques accrocs et levées de pédale un peu disgracieux mis à part, les instrumentistes firent preuve d’une belle homogénéité et d’une justesse de ton exemplaire. Souligner notamment l’agilité et la qualité des attaques jamais vulgaires du sculpteur de sons qu’est Jonas Vitaud ne saurait donc porter ombrage à ses jeunes amis aux cordes. Le final tzigane aussi puissant que populaire et enivrant eut naturellement tout le succès attendu. Il ne fallait, une nouvelle fois que regretter l’assistance insuffisamment nombreuse, d’autant que la généreuse politique tarifaire en direction des jeunes conjuguée à la richesse du programme aurait dû les attirer. On se demande vraiment ce que font les dirigeants des établissements scolaires et des classes musicales des environs tels l’école intercommunale Claude Bolling.



Stéphane Guy

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com