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Un grand schubertien

Paris
Conservatoire national supérieur d’art dramatique
04/17/2012 -  
Franz Schubert : Sonate pour piano n° 20 «Fantaisie», D. 894 – Trio avec piano n° 2, D. 929

Adam Laloum (piano), Mi-Sa Yang (violon), Victor Julien-Laferrière (violoncelle)


A. Laloum (© Carole Bellaiche/Mirare)


Dans le cadre toujours aussi magique de la salle du Conservatoire national supérieur d’art dramatique – l’ancien conservatoire de musique, où fut créée la Symphonie fantastique – «Pianissimes» a l’excellente idée d’inviter Adam Laloum (né en 1987). Issu des classes de Michel Béroff (Paris), Géry Moutier (Lyon) et Evgueni Koroliov (Hambourg), il a obtenu le premier prix au concours Clara Haskil (2009) et s’est déjà fait remarquer par un superbe disque Brahms paru l’an passé chez Mirare.


Grand brahmsien, le pianiste français se révèle également un grand schubertien – il est vrai que les deux qualités vont souvent de pair: si la Vingtième Sonate (1826) est sous-titrée «Fantaisie», il ne la construit pas moins soigneusement, dès la progression sur laquelle s’ouvre le premier mouvement. Voilà un artiste qui sait exactement où il veut aller, tirant parti du moelleux d’un inhabituel Steingraeber: jamais de dureté ni de sécheresse dans son jeu, et le bonheur de moments de simplicité et d’émerveillement quasi mozartiens, comme dans le Trio du Menuet. Mais il ne s’en tient pas exclusivement au ton de la confidence ou à une trop complaisante Gemütlichkeit: la sonorité se fait ainsi volontiers orchestrale, que ce soit dans le développement du premier mouvement, dans le minore de l’Andante ou dans le Menuet. Surtout, pendant ce parcours de près de trois quarts d’heure, il ne cesse de faire chanter la partition, pour culminer dans un Finale lumineux, en état de grâce, tour à tour espiègle, tendre, frais ou populaire, où refrain et couplets s’enchaînent idéalement.


Pas d’entracte – le public est en revanche invité à s’associer à un cocktail d’après-concert: Adam Laloum est donc aussitôt rejoint par Mi-Sa Yang (née en 1987) et Victor Julien-Laferrière (né en 1990) pour le Second Trio (1827). Juvénile, le qualificatif est certes attendu pour ces musiciens dont la moyenne d’âge est inférieure à 25 ans et dont la complicité fait plaisir à voir. Mais il se justifie aisément, pas tant pour l’enthousiasme et la spontanéité de leur interprétation – comme dans la puissance, voire la véhémence de la section en mineur du célèbre Andante con moto et du Trio du Scherzando – que pour leur manière de faire de la musique comme si elle s’écrivait au fur et à mesure. Et juvénile n’a jamais été aussi peu synonyme d’immature: on le savait évidemment déjà pour Adam Laloum, mais on le découvre aussi de ses partenaires, en particulier le violoncelliste, dans un splendide énoncé du thème de l’Andante con moto. Fêtés par un public aussi nombreux que chaleureux, les trois artistes reprennent en bis la première partie du Scherzando.



Simon Corley

 

 

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