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Un chef à découvrir

Paris
Salle Pleyel
03/30/2012 -  
Serge Prokofiev : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol mineur, opus 16
Igor Stravinsky : Petrouchka (version de 1947)

Elisabeth Leonskaja (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Arvo Volmer (direction)


A. Volmer


Quelle bonne idée d’avoir remplacé Pablo Heras-Casado, souffrant, par l’Estonien Arvo Volmer, aujourd’hui directeur musical, à cinquante ans, de l’Orchestre symphonique d’Adélaïde ! C’est ainsi, chacun le sait, que se découvrent parfois de grands artistes. On se souviendra de ce Petrouchka implacablement tenu, plein de verve rythmique, d’une impeccable clarté. Tenu et tendu, parfois à se rompre : une foire très organisée, très dramatisée aussi, où l’on sent le chef d’opéra. Couleurs crues, fortes, tranchées, parfois sombres, danses réglées d’une main de fer, tenant parfois de la transe, à la faveur de tempos laissant peu de place aux épanchements. L’humour, la légèreté ne sont pas de mise ici, comme si ses « scènes burlesques » annonçaient directement Le Sacre, jusqu’à une fin où se dénoue plus une tragédie qu’une plaisanterie. On se trouve finalement assez proche d’une certaine tradition russe – Saint-Pétersbourg, où Volmer a étudié, n’est pas si loin de Tallin… L’orchestre répond parfaitement aux injonctions du chef, avec des solistes remarquables de précision et d’engagement.


L’accompagnement du Second Concerto de Prokofiev n’était pas moins bien assumé, en phase avec le piano d’Elisabeth Leonskaja. Le concerto sans doute le plus redoutable du compositeur russe – et le plus long : la pianiste y touche sans doute ses limites, mais elle assure, sans jamais tricher. Qu’on n’attende pas d’elle la virtuosité démoniaque, parfois agressive d’un Berezovsky : le jeu reste concentré dans la puissance, jamais dur. Quitte à surprendre, elle peut d’ailleurs, comme dans l’Andantino initial, inscrire l’œuvre dans la succession d’un Rachmaninov, proposant une lecture sombre plus que sarcastique, notamment pour le Scherzo vivace. Est-ce là détourner les intentions d’un Prokofiev rebelle d’un peu plus de vingt ans ? Peut-être, mais quand on le fait de cette façon… Bis significatifs : pas de Prokofiev, mais deux Préludes de Rachmaninov, le célébrissime en do dièse mineur et le Douzième de l’opus 32 en sol dièse mineur, poétiques et colorés.


Une belle soirée russe.


Le site d’Arvo Volmer



Didier van Moere

 

 

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