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Deux anniversaires oubliés

Paris
Musée national de la Marine
04/02/2012 -  
Jacques Hotteterre : Suite en mi mineur pour flûte et basse continue, opus 2 n° 4
Gabriel Fauré : Impromptu pour harpe, opus 86
Jean Cras : Suite en duo pour flûte et harpe
Jacques Ibert : Trois Pièces brèves pour quintette à vent
Jean Françaix : Quintette à vent n° 1

Julie Brunet-Jailly (flûte), Chloé Ducray (harpe), Quintette Néodyme: Pauline de Larochelambert, (flûte), Rémi Grouiller (hautbois), Floriane Tardy (clarinette), Joffrey Quartier (cor), Lomic Lamoureux (basson)


Le Quintette Néodyme (© D. R.)


La série de concerts que présente le musée national de la Marine les lundis à 19 heures, pour 10 euros seulement, avec des élèves du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) mérite bien mieux que le maigre public venu assister à ce programme intitulé «Souffles français», où se produisent sept étudiants de la classe de musique de chambre de David Walter et Michel Moraguès.


Julie Brunet-Jailly et Chloé Ducray (toutes deux nées en 1986) débutent avec l’arrangement de trois des sept brèves pièces de la Suite en mi mineur de l’Opus 2 (1708) de Jacques Hotteterre, dans lequel la harpe tient lieu de basse continue: éminent instrumentiste de son époque mais aussi compositeur élégant et subtil, que mettent en valeur la sonorité, le souffle et la précision de la flûtiste. La harpiste maîtrise parfaitement l’Impromptu (1904) de Fauré, qui sonne large dans cette salle de musée à l’acoustique généreuse, mais quitte à choisir, en ce lieu, un Impromptu pour harpe, un autre pilier du répertoire, celui de Roussel, marin avant d’être musicien, aurait été davantage en situation. C’est avec un autre marin, Jean Cras, que les deux jeunes femmes concluent leur mini-récital: véritable petit bijou que cette Suite en duo (1927) – qui ne date donc pas du tournant des XIXe et XXe siècles, comme l’annonce un peu imprudemment le corniste Joffrey Quartier dans sa brève introduction – pouvant également être donnée en formation violon/piano: musique admirable de sensualité, de limpidité, de raffinement, et admirablement jouée, dont les quatre mouvements évoquent clairement les voyages de l’officier de marine – l’Asie («Préambule»), l’Espagne («Modéré»), l’Afrique dans la mesure atypique de la «Danse à onze temps» finale – mais aussi peut-être sa Bretagne natale («Assez lent»).


Dans un second temps, les œuvres étant cette fois-ci introduites – échange de bons procédés – par Julie Brunet-Jailly, le Quintette à vent Néodyme s’intéresse à deux des «anniversaires» français qu’occulte le sesquicentenaire de la naissance de Debussy. D’abord Jacques Ibert, décédé le 5 février 1962: dans ses Trois Pièces brèves (1930), le créateur des Escales – longtemps un «tube» de la musique symphonique française (qu’on pourra entendre le 15 avril prochain au Théâtre des Champs-Elysées) – se montre un brillant adepte du néoclassicisme, dans un esprit plus proche de Martinů que de Stravinski, frisant parfois le pastiche. Ensuite Jean Françaix, né le 23 mai 1912: emblématique de son style humoristique, léger et volubile, mêlant tendresse et ironie tout en traduisant un plaisir incessant de l’écriture, le Premier Quintette (1948) bénéficie ici de belles individualités qui s’unissent dans une mise en place exemplaire.


Le «site officiel» de Jacques Ibert
Le «site officiel» de Jean Françaix



Simon Corley

 

 

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