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Gergiev impérial, Depardieu malade

Geneva
Grand Théâtre
03/13/2012 -  
Igor Stravinski: L'Oiseau de feu – Œdipus Rex
Sergeï Semishkur (Œdipe), Ekaterina Semenchuk (Jocaste), Alexei Markov (Créon, Le messager), Mikhaïl Petrenko (Tirésias), Stanislas Leontiev (Le Berger), Gérard Depardieu (récitant)
Chœur du Théâtre Mariinsky, Andrei Petrenko (direction), Orchestre du Théâtre Mariinsky, Valery Gergiev (direction)


(© Valentin Baranovsky)


Valery Gergiev prend place sur le podium et fixe les musiciens, immobile. Puis, sans le moindre geste de la main perceptible, les premières notes se font entendre, pianissimo. Une entrée en matière bluffante pour un concert hors du commun au Grand Théâtre de Genève, tout entier placé sous le signe de Stravinski. En première partie, l'exécution de L'Oiseau de feu (1910) – une commande des Ballets Russes de Diaghilev – se révèle tout simplement superbe. Avec une économie de mouvements et une sobriété dans la gestuelle qui impressionnent, le chef tient fermement les rênes de son orchestre, main de fer dans un gant de velours. Brusques changements de tempi, sens des nuances et des couleurs chatoyantes, crescendi époustouflants, l'interprétation de Gergiev est extraordinairement théâtrale, au point qu'en fermant les yeux, on imagine sans peine les maléfices de la forêt mystérieuse dans laquelle se déroule le ballet (sons à la limite de l'audible), la rencontre du héros avec l'oiseau aux plumes d'or (éclats des bois), l'intensité des regards échangés avec la princesse (soyeux des cordes) ou encore l'effondrement du palais (superbes interventions des percussions). Les musiciens répondent du tac au tac, avec une technique et une précision jamais prises en défaut, même dans les passages les plus virtuoses.


Après l'entracte, l'opéra-oratorio Œdipus Rex n'atteint pas les mêmes sommets, quand bien même les chœurs et les solistes du Théâtre Mariinsky offrent une performance de haut niveau. Mais la barre était placée très haut. En récitant de luxe, Gérard Depardieu livre une prestation en demi-teinte: diction pâteuse, élocution irrégulière, phrases tout juste audibles, entrées ratées, mais, à sa décharge, la star est visiblement grippée. Pour un compte rendu plus détaillé, on lira la chronique du premier concert parisien du Mariinsky, donné quelques jours avant Genève.


Valery Gergiev et son Orchestre du Théâre Mariinsky avaient déjà fait forte impression à Genève en 2011. Dans le cadre d'une mini-tournée européenne, le chef a accepté de renouveler l'expérience cette année. Dans un mois, un pas supplémentaire sera franchi puisqu'il reviendra à Genève avec, cette fois, le corps de ballet du Mariinsky, pour trois représentations d'Anna Karenina. Un lien musical privilégié serait-il en train de se tisser entre la Suisse et la Russie? Voilà qui ne serait pas pour déplaire aux mélomanes helvétiques.



Claudio Poloni

 

 

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