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Le rêve de l’Orchestre national d’Ile-de-France

Paris
Saint-Quentin-en-Yvelines (Théâtre)
03/13/2012 -  et 9 (Aulnay-sous-Bois), 11 (Vitry-sur-Seine), 16 (Sainte-Geneviève-des-Bois), 17 (Alfortville), 18 (Villeparisis) mars 2012
Leonard Bernstein: Candide: Ouverture – On the Waterfront: Symphonic Suite – West Side Story: Symphonic Dances
Joseph Schwantner : New Morning for the World

Abd al Malik (récitant)
Orchestre national d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)


Y. Levi


Menacé depuis l’automne dernier par des restrictions budgétaires, l’Orchestre national d’Ile-de-France est-il sauvé? Malgré les annonces du ministère de la culture communiquées, comme par hasard, durant la cérémonie des Victoires de la musique dont la formation francilienne, précisément, était chargée d’assurer une grande partie de l’animation, les musiciens n’en sont visiblement pas convaincus: ils persistent donc à exprimer leur inquiétude et restent mobilisés en continuant d’inciter les spectateurs, juste avant l’entracte, à signer une pétition qui a déjà recueilli plus de 16000 signatures.


La cause est indéniablement juste, ce que ce programme intitulé «I have a dream» démontre amplement: non seulement, comme de coutume, il est présenté successivement dans plusieurs salles de la région, touchant un public beaucoup plus large que les institutions parisiennes, mais l’étape à Saint-Quentin-en-Yvelines témoigne aussi des initiatives pédagogiques que suscite sa venue. En vue de ce concert, des élèves de cinquième et de troisième de deux collèges environnants ont en effet travaillé avec le compositeur Michel Coury et deux membres de l’orchestre, l’altiste Frédéric Gondot et le violoncelliste Bernard Vandenbroucque, sur un projet «Composons d’après le discours de Martin Luther King». Présenté en lever de rideau sous la direction du compositeur et avec les deux musiciens, le résultat de cette coopération, rehaussé de touchantes maladresses, associe pendant une dizaine de minutes voix et diverses percussions mettant en valeur divers extraits de l’intervention historique du pasteur américain.


Une nouvelle aube pour le Monde (1982) de Joseph Schwantner (né en 1943) recourt à la forme traditionnelle du mélodrame – un récitant accompagné par un orchestre – pour illustrer le même texte. Titulaire du prix Pulitzer dès 1979, l’auteur demeure fort peu connu dans notre pays, mais sa partition, sous-titrée «Aurore de la liberté», respire l’académisme et accumule pesamment les poncifs une demi-heure durant: cuivres et percussions dans des fanfares massives à la Copland, cordes lyriques à la Barber, éléments répétitifs. D’originale, il n’y a que la langue, puisque le rappeur Abd al Malik (né en 1975), debout au premier plan devant les premiers violons, accomplit l’effort méritoire de faire vivre le texte en anglais, avec plus de soin que de naturel et sans jamais vraiment sortir d’un ton déclamatoire. Il s’acquitte ensuite bien volontiers de la lecture de la plaisante fable exprimant les revendications de l’orchestre, pendant qu’un quatuor issu de ses premiers pupitres de cordes donne, selon un rituel semble-t-il désormais bien éprouvé, le thème de l’Andante con moto du Quatuor «La Jeune Fille et la Mort» de Schubert.


Tout le reste de la soirée était consacré à Bernstein, débutant sur une classique et dynamique entrée en matière, l’Ouverture de Candide (1956), ici assez mesurée et plus vigoureuse que pétillante. Après l’entracte, la trop rare Suite symphonique (1955) tirée de la musique pour le film Sur les quais (1954) d’Elia Kazan, menée par Yoel Levi avec toute la tension requise, se présente d’un seul tenant, comme une sorte de poème symphonique de 20 minutes: sa vitalité rythmique et son langage harmonique, ses grands élans lyriques et ses plages méditatives anticipent déjà sur les Danses symphoniques (1960) de West Side Story (1957), autre œuvre porteuse d’un message de tolérance et d’espoir. Direction carrée, tutti un peu épais, l’ensemble n’est pas forcément entraînant: dans cet esprit, si le «Mambo» déçoit quelque peu, la «Fugue» s’impose en revanche plus nettement.


Le site de Joseph Schwantner
Le site d’Abd al Malik



Simon Corley

 

 

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