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Deux petits concertos et puis s’en vont

Paris
Salle Pleyel
03/09/2012 -  
Alexandre Scriabine : Concerto pour piano, opus 20
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 1, opus 11

Evgeny Kissin (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


E. Kissin (© Sheila Rock)


Evgeny Kissin fête cette saison dans le monde entier ses quarante ans – dont plus des deux tiers consacrés à une carrière particulièrement précoce – tout en ayant conservé sa dégaine d’adolescent poussé trop vite et sa façon méthodique de saluer le public, quoique souriant sans doute plus facilement que par le passé. Après un récital au Théâtre des Champs-Elysées fin janvier, le voici devant une salle Pleyel comble pour un programme sur mesure et peu ordinaire: deux concertos, 65 minutes en tout et pour tout. Il y a cinq ans, lorsque Myung-Whun Chung et son Philhar’ avaient également été associés à une soirée consacrée au pianiste russe, Radio France avait au moins eu la décence de compléter les deux concertos par une demi-heure de musique.


Rien de tel ici, le concert s’ouvrant d’emblée sur le Concerto (1896) de Scriabine, page de jeunesse rarement donnée, dans la descendance de Chopin mais contemporaine de Rachmaninov, et d’un intérêt inégal, même défendue par un artiste de la trempe d’un Kissin: rien à voir, bien sûr, avec l’association autrement plus révolutionnaire, dans la forme comme sur le fond, du piano et de l’orchestre quinze ans plus tard dans Prométhée. Alternant apparemment sans le moindre effort puissance et délicatesse, s’illustrant par sa sonorité et son agilité, le soliste occupe tout le devant de la scène face à un accompagnement réduit à la portion congrue, Chung semblant se venger de ce que la partition le relègue au second plan en poussant à fond l’orchestre lorsque l’occasion s’en présente enfin.


Mais il suit fidèlement Kissin dans le Premier Concerto (1830) de Chopin, ralentissant significativement et détaillant minutieusement le second thème du premier mouvement comme le fera ensuite le pianiste, toujours aussi impeccable, soucieux d’articuler avec clarté tout en faisant sonner le Steinway avec une somptueuse profondeur. Après un Larghetto d’une idéale délicatesse, il livre un Finale très giocoso, démonstration de virtuosité dans le bon sens du terme.


Triomphalement accueilli par les musiciens comme par les spectateurs – le plancher est même jonché de pétales jaunes et rouges lancés par une spectatrice du premier rang – Kissin offre deux bis prolongeant chacun l’un des deux concertos qu’il vient d’interpréter: la Cinquième (Affanato) des huit Etudes de l’Opus 42 (1903), ce qui change un peu de l’incontournable Patetico de l’Opus 8, et le Deuxième Scherzo (1837), enchaînant les risques tous payants pour un tour de force lisztien, quasi hystérique et à une vitesse démentielle, déclenchant une ovation debout.


Le site d’Evgeny Kissin



Simon Corley

 

 

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