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Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/24/2012 -  
Giacomo Puccini : Tosca

Svetla Vassileva (Floria Tosca), Riccardo Massi (Mario Cavaradossi), Lado Ataneli (Il barone Vitellio Scarpia), Francesco Palmieri (Cesare Angelotti), Matteo Peirone (Il sagrestano), Luca Casalin (Spoletta), Federico Longhi (Sciarrone), Marco Sportelli (Un carceriere), Esther Zaglia (Un pastorello)
Coro del Teatro Regio, Claudio Fenoglio (direction), Maîtrise de Radio France, Sofi Jeannin (direction), Orchestra del Teatro Regio, Gianandrea Noseda (direction)


G. Noseda (© Sussie Ahlburg)


Déjà invité en mai dernier pour les Quatre Pièces sacrées et des extraits des Vêpres siciliennes de Verdi, le Théâtre Regio revient cette fois-ci avec une Tosca (1900) qu’ils viennent de donner à huit reprises entre les 10 et 22 janvier dans une mise en scène de Jean-Louis Grinda coproduite avec Valence et Monte-Carlo. Elle est donnée ici en version de concert (surtitrée, avec même quelques didascalies) seulement. Seulement? L’adverbe paraît presque de trop à l’issue d’une soirée de niveau exceptionnel.


Directeur musical à Turin depuis 2007, par ailleurs chef principal de l’Orchestre de Cadaqués, chef honoraire du Philharmonique de la BBC et chef invité des orchestres d’Israël et de Pittsburgh, Noseda anime chaque instant de la musique, électrise la moindre note, fait rebondir sans cesse le discours, alternant souplesse et tranchant. Bondissant et rugissant au besoin, le chef italien n’a cependant rien d’un ludion vibrionnant, mais livre un Puccini sans chichis ni complaisance, d’une grande force de conviction. Accompagné par la Maîtrise de Radio France et son chœur maison, l’Orchestre du Théâtre Regio, pas de doute, est bien un ensemble italien – le cimbasso (trombone contrebasse) prend la place du tuba – et s’il n’est certes pas parfait – le quatuor de violoncelles au début du dernier acte, par exemple, se tient sur la corde raide – il vibre comme un seul homme sous cette baguette mue par une inlassable énergie et un sens dramatique imparable.


Avantage du souvenir tout récent du spectacle turinois, les chanteurs se dispensent de partition, de pupitre et de chaise, et peuvent donc agrémenter cette version de concert de quelques jeux de scène – jusqu’à mimer le coup de couteau fatal porté par Tosca, non sans susciter le sourire, puisque Scarpia reste ensuite debout devant son micro comme si de rien n’était jusqu’à la fin du deuxième acte. Au Regio, les titulaires des trois rôles principaux alternaient respectivement avec María José Siri et Marcelo Alvarez et Silvio Zanon. On peine toutefois à penser que l’un ou l’autre aurait été préférable à ceux réunis à Paris, qui ont tous brillé par une qualité de chant exemplaire et n’ont jamais été vraiment pris en faute quant à la justesse, à l’homogénéité sur l’ensemble de la tessiture et à la puissance.


Svetla Vassileva, qui incarna la Franscesca da Rimini de Zandonai la saison dernière à Bastille, est une Tosca de tempérament, tant dans la posture de la jalouse que dans celle, typiquement puccinienne, de l’héroïne implorante, et elle possède assez de talent pour mettre sur le coup de l’émotion ou de son personnage une certaine fragilité dans son «Vissi d’arte» au deuxième acte. Agé de 25 ans, Riccardo Massi, issu de l’Accademia de la Scala – où il s’est fait connaître dès 2009 en sauvant, avec sa fiancée Anita Rachvelishvili dans le rôle-titre, la première de Carmen dirigée par Daniel Barenboim que Jonas Kaufmann n’avait pu assurer – donne parfois l’impression de demeurer un peu sur la réserve, mais la vaillance des «Vittoria!» du jeune ténor italien au deuxième acte ainsi que sa tenue artistique et technique dans «E lucevan le stelle» au troisième confirment qu’il va falloir suivre de très près sa carrière. Quant à Lado Ataneli, d’une solidité à toute épreuve, son Scarpia est d’autant plus effrayant qu’il n’exagère jamais, à l’image de son «Già, mi dicon venal» au deuxième acte. Enfin, parmi les comprimari, il faut oublier un Angelotti trémulant et parlant plus qu’il ne chante au profit du sacristain tout en finesse de Matteo Peirone.


Le site du Théâtre Regio de Turin
Le site de Gianandrea Noseda
Le site de Lado Ataneli



Simon Corley

 

 

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