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Quatuors classiques

Paris
Reid Hall
01/14/2012 -  
Joseph Haydn: Quatuor n° 33, opus 20 n° 3
Luigi Boccherini : Quatuor n° 87, opus 58 n° 4, G. 245
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 18, K. 464

Quatuor Baillot: Hélène Schmitt, Xavier Julien-Laferrière (violon), Reynier Guerrero (alto), Jérôme Huille (violoncelle)


Le Quatuor Baillot (© Alvaro Yanez)


Au Reid Hall, sur le campus parisien de l’université Columbia de New York, non loin de Montparnasse, «La Dive Note» présente une intéressante série de concerts (suivis d’un apéritif dans une librairie voisine), qui permettra notamment d’entendre cette saison le claveciniste Nicolau de Figueiredo (5 mai), la pianiste Mûza Rubackyté (2 juin) mais aussi la violoniste Geneviève Laurenceau et le pianiste David Bismuth, avec le comédien Didier Sandre (23 juin). Dans la haute salle surmontée d’une verrière, murs recouverts de bois jusqu’à mi-hauteur et parquet au sol, devant une grande cheminée néo-Renaissance et deux lampadaires, c’est une jeune formation qui se présente en ce lieu sans doute encore plus favorable à la musique de chambre qu’à un récital de piano (voir ici) pour un beau programme entièrement dédié au classicisme triomphant du dernier quart du XVIIIe.


Constitué depuis peu autour de l’excellente violoniste baroque Hélène Schmitt, appréciée tant au disque (voir ici et ici) qu’au concert (voir ici et ici), le Quatuor Baillot joue sur «instruments anciens». Mais comme la plupart des violons, altos et violoncelles sont un tant soit peu «anciens» et qu’en l’espèce, le violoncelle date du XIXe et l’alto du XXe, on supposera qu’il s’agit de faire comprendre qu’ils sont montés avec des cordes en boyau. Alors que les orchestres sur instruments anciens pullulent, peu de quatuors ont en revanche réussi à s’imposer dans ce créneau, malgré l’exemple des Mosaïques. Le Quatuor Baillot, qui emprunte son nom au grand violoniste et pédagogue français (1771-1842), est hélas encore trop récent, à en juger par ce premier concert parisien, pour pouvoir prétendre rejoindre ses illustres aînés franco-autrichiens.


Dès le Trente-troisième Quatuor de Haydn, Troisième des six de l’Opus 20 (1772), la déception s’impose, car si un mordant plus affirmé mais aussi une sonorité plus aigre sont emblématiques de ces formations «d’époque», les problèmes récurrents d’intonation et le déséquilibre entre le premier violon et l’excellent violoncelle de Jérôme Huille, d’une part, et la charnière centrale, d’autre part, se révèlent véritablement gênants. Dommage, car non seulement les musiciens ne se laissent pas ébranler, durant l’Allegro con spirito initial, par le fracas de tonnerre en provenance du balcon mais, même s’ils respectent scrupuleusement toutes les reprises, leur vision ne demeure pas confinée à l’intégrisme qui est parfois l’apanage des approches «historiquement informées».


Davantage connu pour ses quintettes, Boccherini n’en a pas moins laissé près d’une centaine de quatuors à cordes: le Quatre-vingt-septième, Quatrième des six de l’Opus 58 (1799), son dernier recueil achevé dans ce domaine, est en si mineur et comprend trois mouvements. Au moment même où Haydn publie ses tout derniers quatuors et Beethoven ses six premiers, le compositeur italien peine à se hisser à un tel niveau: l’humour du second thème de l’Allegro molto initial fait certes penser à son immense aîné, quoiqu’avec moins de subtilité, mais la différence se situe avant tout dans le traitement inégalitaire des voix, au bénéfice quasi exclusif du premier violon, comme dans ces quatuors qu’écrivaient à la même époque, Kreutzer et Rode, au demeurant éminents confrères de Baillot, dans une perspective principalement virtuose. Les deux mouvements suivants (enchaînés) paraissent un peu plus équilibrés, un Andantino Lento au ton mozartien mais dont la brièveté fait davantage un intermède vers le Rondo conclusif, solidement scandé et offrant un curieux passage où le violoncelle chante dans l’aigu à l’octave inférieure du violon.


Après l’entracte, le Dix-huitième Quatuor (1785) de Mozart, l’un des moins connus des six dédiés à Haydn, confirme malheureusement le manque de régularité instrumentale, suscitant d’autant plus de regrets que l’interprétation proprement dite est de bon aloi. En bis, le magnifique Poco adagio du Trente-troisième Quatuor de Haydn joué en première partie vient remercier un public nombreux et enthousiaste.


Le site du Quatuor Baillot



Simon Corley

 

 

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