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Embarquement porte 18

Gent
Vlaamse Opera
01/11/2012 -  et 18, 21, 23, 27, 29, 31 décembre 2011 (Antwerpen), 13, 15*, 18, 21 janvier 2012 (Gent)
Gioachino Rossini : Il viaggio a Reims
Elena Gorshunova (Corinna), Anna Goryachova (Marchesa Melibea), Elena Tsallagova (Contessa di Folleville), Serena Farnocchia (Madama Cortese), Robert McPherson/José Manuel Zapata* (Cavaliere Belfiore), Alexey Kudrya/Sergey Romanovsky (Conte di Libenskof), Josef Wagner (Lord Sydney), Carlo Lepore (Don Profondo), Cozmin Vasile Sime (Barone di Trombonok), Andrè Schuen*/Riccardo Novaro (Don Alvaro), Igor Bakan (Don Prudenzio), Gijs Van der Linden (Don Luigino), Anneke Luijten (Maddalena), Chia-Fen Wu (Delia), Els Van Daele (Modestina), Maarten Heirman (Zefirino), Simon Schmidt (Antonio)
Koor van de Vlaamse Opera, Yannis Pouspourikas (chef du chœur), Symfonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Alberto Zedda*/Ryuichiro Sonoda (direction)
Mariame Clément (mise en scène), Julia Hansen (décors et costumes), Glen D’haenens (éclairages)


(© Annemie Augustijns)


Embarquement immédiat au Vlaamse Opera pour un Voyage à Reims (1825) drôle et inventif. Les horaires : six représentations à Anvers (du 18 au 31 décembre), cinq autres à Gand (du 13 au 21 janvier) ; aux commandes, Mariame Clément, qui situe ce «dramma giocoso» dans un avion de ligne, et Alberto Zedda, qui apporte sa science de Rossini à la tête de l’orchestre maison. Le metteur en scène joue habilement sur les stéréotypes nationaux – le livret s’y prête – sans forcer le trait et tomber dans la trivialité. Ainsi Madame Cortese endosse-t-elle l’uniforme du commandant de bord, au lieu du tablier de l’hôtelière, tandis que les passagers se répartissent sur deux niveaux, classe économique à l’étage (occupé par le chœur), classe affaires en-dessous.


Les hôtesses de l’air montrent les conseils de sécurité, distribuent le repas – ces fameux sandwichs enveloppés de cellophane difficile à enlever –, calment les passagers récalcitrants et prennent la pause, comme si elles figuraient sur une publicité de la compagnie dont le logo n’est autre... qu’un lys. La scénographie pousse le détail jusqu’aux toilettes exiguës qui disposent d’une petite lumière rouge ou verte selon qu’elles sont occupées ou non – un élément de décor évidemment propice aux gags. Dans le dernier numéro, Corinna apparaît dans une robe bleue et porte une couronne formée des étoiles du drapeau de l’Union européenne : un hymne à l’Europe qui vient bien à point en ces temps politiquement incertains. Bref, l’option de Mariame Clément se tient et, grâce à une direction d’acteur attentive, elle livre un spectacle, sur le plan théâtral, vif, bien ficelé et riche en clins d’œil.


L’Orchestre symphonique de l’Opéra flamand n’affiche pas une plastique exceptionnelle mais le niveau instrumental et la précision dont il fait preuve suffisent amplement, d’autant qu’Alberto Zedda, quatre-vingt-quatre ans et des milliers d’heures de vol, le dirige avec un enthousiasme communicatif. Avec sa rigueur et sa bienveillance coutumières, le chef restitue la vitalité, le souffle et l’allure soutenue de cette œuvre absolument savoureuse. Ceux qui connaissent le bel canto jusqu’au bout des doigts n’ignorent pas la difficulté de réunir une distribution suffisamment aguerrie et talentueuse pour affronter la bonne dizaine de rôles principaux, pour autant que la notion de rôle principal revête un sens dans cet ouvrage quasiment dépourvu d’intrigue mais dans lequel chaque maillage compte.


Sans offrir un feu d’artifice vocal de premier ordre, sans doute hors de portée pour cette institution qui ne dispose pas des moyens des plus grandes maisons d’opéra, le résultat s’avère convaincant, d’autant plus que le programme de salle indique pas moins de treize prises de rôles sur dix-sept. Evoquer chaque prestation deviendrait vite fastidieux mais certains chanteurs méritent une mention particulière, à commencer par la Madame Cortese de Serena Farnocchia et le véritable trio russe de choc, aussi agréable à voir qu’à entendre, formé par Elena Gorshunova (Corinna décontractée), Anna Goryachova (Marchesa Melibea droite comme un i) et Elena Tsallagova (Contessa di Folleville sophistiquée). Pipe en bouche, Josef Wagner joue avec délice sur le caractère britannique de Lord Sidney tandis que dans le rôle de Don Prudenzio, Igor Bakan campe une sorte de nerd dont la tenue vestimentaire tranche singulièrement avec celle, autrement plus élégante, du Conte de Libenskof (fort bon Alexey Kudrya), du Chevalier Belfiore (excellent José Manuel Zapata) ou encore de Don Profondo (Carlo Lepore), dont l’air du catalogue compte parmi les moments les plus réjouissants de cette production.



Sébastien Foucart

 

 

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