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Festif et français

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/21/2011 -  
Georges Bizet : L’Arlésienne (extraits)
Francis Poulenc : Concerto pour deux pianos
Camille Saint-Saëns : Le Carnaval des animaux
Maurice Ravel : Ma Mère l’Oye

Katia et Marielle Labèque (piano), Grand Corps Malade (récitant)
Ensemble orchestral de Paris, Louis Langrée (direction)


L. Langrée (© Benoît Linero)


Dans le décor noir et blanc de La Flûte enchantée présentée en ce moment au Théâtre des Champs-Elysées, l’Ensemble orchestral de Paris conclut l’année sur un programme festif et français, associant, comme il se doit en cette période de l’année, des œuvres à la fois célèbres, séduisantes et légères, propres à réunir un nombreux public, mais non dépourvues de profondeur. Pour commencer, plutôt que de piocher dans l’une ou l’autre des Suites tirées de L’Arlésienne (1872), Louis Langrée a préféré revenir à la musique de scène originale de Bizet, destinée à un effectif instrumental restreint, dont les cordes sont parfois même réduites aux seuls chefs de pupitres: au fil de l’Ouverture et de cinq brefs extraits sélectionnés dans l’ordre du drame de Daudet, c’est un retour aux sources qui restitue toute sa finesse à cette partition, avec un orchestre sans doute pas encore tout à fait échauffé mais où ne s’en distinguent pas moins les flûtes de Marina Chamot-Leguay et Bernard Chapron.


Rien de nouveau avec les sœurs Labèque: le temps ne semble pas avoir davantage de prise sur elles que sur les frères Bogdanoff, Katia demeure le moteur (à explosion et à exclamations) d’un duo au sein duquel Marielle est à peine moins dynamique et leur répertoire – qui, il est vrai, n’est pas extensible à l’infini – est bien connu. Ainsi du Concerto (1932) de Poulenc qu’elles ont joué sous toutes les latitudes, notamment avenue Montaigne, déjà, en avril 2007 avec le National. Mais le régal reste entier: avec une imparable précision technique, leur enthousiasme pétarade dans les mouvements impairs, mais elles savent également, dans ces pages contemporaines de Bartók aussi bien que de Rachmaninov, faire respirer la musique, sans toutefois se départir d’une parfaite objectivité dans la conclusion de l’Allegro ma non troppo initial ni succomber excessivement au romantisme dans le Larghetto central.


Après l’entracte, à la faveur duquel elles ont changé de tenue, elles dynamisent Le Carnaval des animaux (1886) de Saint-Saëns, rugissant dans la «Marche royale du lion», faisant galoper les «Hémiones» et (re)bondir les «Kangourous», massacrant férocement les gammes des «Pianistes». Les musiciens s’amusent – le clarinettiste Florent Pujuila joue à cache-cache dans «Le Coucou au fond des bois» et intervient inopinément dans «Pianistes» – mais ne perdent pas leur sérieux, à l’image des excellents solos d’Eckhard Rudolph dans «L’Eléphant» et de Guillaume Paoletti dans «Le Cygne». En lieu et place du chanteur de variétés Julien Doré, initialement annoncé en début de saison, la voix grave et le débit caractéristique du slameur Grand Corps Malade rendent justice aux textes de liaison signés Francis Blanche, petits bijoux d’humour auxquels il ajoute un rapide clin d’œil à Marie-Agnès Gillot et qui se révèlent toujours aussi efficaces – on n’osera dire qu’ils font mouche à tous les coups – à en juger par les rires des spectateurs. A quelques jours de Noël, c’est encore l’enfance qui a le dernier mot, avec les cinq pièces de Ma Mère l’Oye (1908/1911), qui permettent d’admirer un gigantesque gong et que Langrée avait déjà programmées en septembre 2009: on y retrouve avec bonheur le même tempérament chaleureux et tendre.


Le site de Katia et Marielle Labèque
Le site de Grand Corps Malade



Simon Corley

 

 

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