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Une troisième sorte de musique ?

Metz
Opéra-Théâtre
11/18/2011 -  et 20, 22 novembre 2011
Ambroise Thomas : Françoise de Rimini
Catherine Hunold (Francesca), Gilles Ragon (Paolo), Olivier Grand (Malatesta), Delphine Haidan (Ascanio), Eugénie Danglade/Sylvie Bichebois* (Virgile), Jérôme Varnier (Guido), Carlos Aguirre (Dante), Czeslawa Kiciak (Béatrix), Jean-Sébastien Frantz (un officier)
Chœur de l’Opéra national de Lorraine, Merion Powell (chef du chœur), Chœurs de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Jean-Pierre Aniorte (chef des chœurs), Ballet de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Orchestre national de Lorraine, Jacques Mercier (direction)
Vincent Tordjman (mise en scène et scénographie), Christel Birot (costumes), Lucas Manganelli (chorégraphie), Hugo Oudin (lumières)


A. Thomas


Dans le cadre de la troisième biennale Ambroise Thomas, qui se tient du 12 au 22 novembre, l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole représente Françoise de Rimini, le dernier opéra de ce compositeur né à Metz il y a deux cents ans. Il s’agit d’une véritable rareté, au point que cet ouvrage, créé au Palais Garnier en 1882, n’a manifestement jamais été enregistré dans son entièreté – le ballet a néanmoins été gravé au disque par Richard Bonynge. Inspiré de La Divine Comédie de Dante, le livret est signé par les fameux Jules Barbier et Michel Carré, librettistes du Faust de Gounod à l’affiche, justement, de l’Opéra-Théâtre en juin prochain. Trois représentations seulement et aucune reprise prévue pour le moment : s’ils manquent ce rendez-vous messin, les amoureux de l’opéra français ont peu de chance d’entendre cette œuvre à court et moyen termes, à moins que le déjà incontournable Palazzetto Bru Zane n’agisse en sa faveur.


«Je ne connais que trois sortes de musique : la bonne, la mauvaise et celle de M. Ambroise Thomas» : à l’écoute de cette Françoise de Rimini, force est de reconnaître que Chabrier n’a pas tout à fait tort. Sans être médiocre pour autant, cette musique soignée et de bon goût n’affiche aucun génie particulier : peu de thèmes marquants, des pages plutôt jolies (ballet), voire inspirées (dernière scène), d’autres ayant davantage une fonction de remplissage, une orchestration clairement ordonnée et des personnages caractérisés a minima. Jacques Mercier, qui défend cette partition avec vigueur et conviction, obtient de l’Orchestre national de Lorraine suffisamment de précision et d’engagement pour rendre cette découverte plaisante mais conférer à cette œuvre plus de corps et de relief qu’elle n’en possède constitue un défi difficile à relever, surtout que l’acoustique de cette salle de taille modeste s’avère relativement mate.


La distribution vocale a du mérite puisqu’elle a dû assimiler une partition qu’elle ne connaissait sans doute pas et qu’elle ne chantera probablement pas de sitôt. Dans l’ensemble, les prestations affichent un niveau acceptable mais nécessitent de recourir trop fréquemment aux sous-titres – la palme de la meilleure diction revient toutefois à Jérôme Varnier (Guido). Le timbre nasal de Gilles Ragon (Paolo) reste affaire de goût et la ligne paraît souvent incertaine. Le ténor récolte quelques huées aux saluts mais nettement moins qu’Olivier Grand (Malatesta) qui, d’ailleurs, s’en agace : le comportement de ces malotrus, heureusement couvert par des bravi plus encourageants, se justifie d’autant moins que l’incarnation honnête et sincère de baryton n’accuse aucune faille particulière. Dans le rôle-titre, Catherine Hunold bénéficie quant à elle d’un accueil plus chaleureux – justifié, nonobstant quelques légères instabilités dans les aigus – tandis que les Chœurs de l’Opéra national de Lorraine et de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole livrent une exécution de bon aloi.



(© Philippe Gisselbrecht/Metz Métropole)


La scénographie ne suscite aucun enthousiasme tant son pouvoir évocateur et descriptif se réduit à presque rien. Les costumes contribuent à inscrire l’action dans un vague Moyen-Age mais ces morts-vivants enveloppés de bandelettes suscitent davantage l’amusement que l’effroi. La mise en scène, également conçue par Vincent Tordjman, ne comporte guère d’idées (fortes) mais elle fonctionne correctement. Le public accueille ce travail de façon franchement mitigée puisqu’une partie des spectateurs tentent de compenser par leurs applaudissements les huées et même un « Assassin ! » proféré avec outrecuidance par un mécontent qui aurait été plus inspiré de quitter le théâtre lors de l’un des deux entractes. Quoi qu’il en soit, le bilan est mitigé : avec un orchestre et des voix plus affûtés, une version de concert aurait peut-être davantage rendu justice à l’enfant du pays.


Le site de l’Opéra-Théâtre de Metz
Le site de l’Orchestre national de Lorraine



Sébastien Foucart

 

 

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