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Mahler et Schubert sous la loupe

Baden-Baden
Festspielhaus
10/22/2011 -  et 20 (Bamberg), 21 (Essen) octobre 2011
Franz Schubert : Symphonie n° 7, D. 759 “Inachevée”
Gustav Mahler : Symphonie n° 4

Christina Landshamer (soprano)
Bamberger Symphoniker, Jonathan Nott (direction)


J. Nott (© Marco Anelli)


Jonathan Nott et l’Orchestre Symphonique de Bamberg continuent à construire de saison en saison une intégrale Mahler attentivement suivie, tant au concert qu’au disque, le Festspielhaus de Baden-Baden profitant quant à lui de ce cycle en cours pour inviter régulièrement cette formation attachante et lui faire bénéficier de la finesse de son acoustique.


Car les Bamberger Symphoniker restent une phalange d’un confort sonore exceptionnel, bel outil où l’on remarque prioritairement un splendide alignement de cuivres et de bois, voire des pupitres de violoncelle et contrebasse qui confèrent à l’ensemble une magnifique assise. Les cordes aiguës paraissent aujourd’hui un peu moins confortables, les premiers violons sonnant parfois un rien incertains en justesse et synchronisation. Mais ce déficit est peu perceptible et surtout très relatif, simplement amplifié par une acoustique qui révèle tout et ne pardonne rien. Une discipline parfaitement allemande en tout cas, dont Jonathan Nott peut jouer avec d’autant plus de sécurité que la cohabitation des musiciens avec ce chef date déjà de plus de dix ans. La symbiose entre l’orchestre et la gestique souple, élégante voire un rien affectée, du chef britannique, produit des résultats d’un luxe indéniable, même si de temps à autre elle peut aussi laisser sur sa faim.


La Symphonie inachevée de Schubert (flanquée sur le programme de son moderne et musicologiquement correct numéro 7), défile à petite vitesse, détaillée minutieusement, aucun phrasé n’étant laissé au hasard. On visite comme au musée, le regard se trouvant immanquablement capté par le tableau suivant, mais les promenades intermédiaires paraissant parfois davantage fonctionnelles qu’inspirées. Rien de commun avec l’implacabilité de cette même Symphonie dirigée ici par Michael Gielen l’an dernier. Nott ne suscite pas de sentiment d’urgence, n’ouvre aucun abîme, mais ce sont là des tempéraments musicaux en rien comparables.


Même musardage apparent dans une Quatrième Symphonie de Mahler enivrée de timbres tantôt capiteux tantôt profilés, le piège de la déconstruction qui pourrait menacer de s’ouvrir ici ou là restant cependant évité. Le discours garde sa lisibilité, en définitive très classique, les arabesques gracieuses dessinées par les poignets du chef paraissant relayées dans la masse orchestrale par autant de détails savoureux. On ne s’ennuie jamais, le plaisir sonore est constant, mais ce n’est pas là une exécution vraiment mémorable d’une symphonie dont trop de lectures autrement passionnantes nous restent dans le creux de l’oreille. Très jolie intervention finale de Christina Landshamer, frais soprano lyrique dont les phrases coulent harmonieusement mais dont les mots, comme souvent dans ce contexte symphonique insuffisamment allégé, sont peu intelligibles.



Laurent Barthel

 

 

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