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Hongrois rêvé

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/14/2011 -  
Béla Bartók : Contrasts, sz. 111 – A fából faragott királyfi, opus 13, sz. 60: Suite – Táncszvit, sz. 77 – Concerto pour piano n°2, sz. 95
Zsolt-Tihamér Visontay (violon), Mark van de Wiel (clarinette), Yefim Bronfman (piano)
Philharmonia Orchestra, Esa-Pekka Salonen (direction)


Y. Bronfman, E.-P. Salonen (© Dario Acosta/Nicho Södling)


Bozar accueille cette saison quelques formations prestigieuses dans le cadre d’un cycle sobrement intitulé « Orchestres internationaux ». Actuellement en résidence, l’Orchestre royal du Concertgebouw, qui a inauguré cette série de concerts le 4 octobre, reviendra le 13 mars avec Valery Gergiev et Leonidas Kavakos. Cette soirée sera précédée, le 25 janvier, par la visite du Kremerata Baltica, avec Martha Argerich et, bien sûr, Gidon Kremer, et suivie, les 3 et 4 mai, par l’Orchestre symphonique de Londres dirigé par Pierre Boulez dans un double programme exceptionnel qui comporte notamment le Premier Concerto pour violon (avec Christian Tetzlaff) et la Troisième Symphonie « Chant de la nuit » de Szymanowski. L’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et son directeur musical, Riccardo Chailly, refermeront la marche le 8 mai avec, de nouveau, Leonidas Kavakos.


Entre temps, le Philharmonia Orchestra effectue une étape à Bruxelles à l’occasion d’un vaste projet, «Infernal Dance, inside the world of Béla Bartók», étalé sur deux ans et durant lequel il se produit en Grande-Bretagne et dans quelques villes du continent (voir ici) en emportant avec lui des partitions du compositeur hongrois mais aussi de Debussy, Janácek, Kodály, Stravinsky et Szymanowski. Le concert débute étrangement par une pièce de musique de chambre, en l’occurrence les Contrastes (1938) pour piano, violon et clarinette, qui permet d’apprécier l’excellence de deux membres de la phalange londonienne, le premier violon Zsolt-Tihamér Visontay et le clarinettiste Mark van de Wiel, qui, conformément aux indications de la partition, changent chacun d’instrument en cours d’exécution – Yefim Bronfman se contente pour sa part d’un seul piano.


Inverser le programme de la seconde partie avec celui de la première et exécuter non la Suite mais l’intégralité du Prince de bois (1914-1916) au lieu des Contrastes aurait évité de longs remaniements de plateau. L’exécution balaie toutefois cette réserve. Adoptant une direction ferme et énergique, Esa-Pekka Salonen obtient de l’orchestre, dont il occupe le poste de chef principal depuis 2008, une précision et une finition instrumentales rarement entendues au concert. Le chef finnois, qui respire véritablement cette musique, met son imagination et sa maîtrise technique au service de ce ballet ensorcelant dont il restitue à merveille le pouvoir descriptif, la force d’impact et le raffinement de l’orchestration.


Le reste évolue à un niveau tout aussi élevé et suscite, à juste titre, l’enthousiasme des spectateurs qui n’occupent pas le parterre et la corbeille de façon homogène, du moins en première partie puisqu'il semble que des personnes se sont dirigées vers les meilleurs places après la pause, voyant qu'elles étaient inoccupées. Bartók suscite-t-il encore quelques craintes ou faut-il imputer ce constat à l’organisation de ce concert un lundi soir? Le Deuxième Concerto pour piano (1930-1931) succède à une Suite de danses (1923) coupante, limpide et entraînante à souhait. Yefim Bronfman aborde cette œuvre en fin de compte plus valorisante pour l’orchestre que pour lui avec suffisamment de puissance pour s’imposer et de bon sens pour allier le timbre de son instrument à la sonorité de qualité supérieure de l’orchestre. Concentré au possible, celui-ci démontre une dernière fois le vaste arsenal de ses possibilités tandis que Salonen veille à l’étagement des plans, à la solidité du propos et à la netteté des détails. Le pianiste remercie un public conquis avec la Huitième des douze Etudes de l’Opus 10 de Chopin.


Le site du Philharmonia Orchestra
Le site d’Esa-Pekka Salonen



Sébastien Foucart

 

 

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