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Antonacci gardienne du style

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/11/2011 -  et 8, 13 novembre 2011 (Lyon)
Vincenzo Bellini : I Capuleti e i Montecchi

Anna Caterina Antonacci (Romeo), Olga Peretyatko (Giuletta), Juan Francisco Gatell (Tebaldo), Carlo Cigni (Lorenzo), Giovanni Battista Parodi (Capello)
Chœurs de l’Opéra de Lyon, Alan Woodbridge (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Lyon, Evelino Pidò (direction)


A. C. Antonacci (© Serge Derossi/Naïve)


Il est entendu que les opéras bel canto sont rétifs à la mise en scène, quand bien même nombre de productions témoignent du contraire. Après un Otello de Rossini donné à la même date commémorative l’an passé, c’est avec Les Capulets et les Montaigus que les forces de l’Opéra national de Lyon reviennent au Théâtre des Champs Elysées, après son lifting estival, sous la baguette inamovible désormais d’Evelino Pidò.


Assidue au rendez-vous, Anna Caterina Antonacci troque la traîne de Desdemona pour l’armure de Romeo – et l’on ne perd nullement au change. N’ayant cure des afféteries dont d’aucunes enrobent l’émission, l’Italienne livre une interprétation percutante, et rend ses droits à l’intelligibilité et à l’expressivité, démentant au passage les préjugés de vacuité dramaturgique qui auréolent le répertoire bellinien. L’on peut certes émettre quelques réserves quant à certaines couleurs un peu trop à découvert, mais point se lasser de ce naturel qui ne cherche pas à parer la voix d’une androgynéité caricaturale. Fidèle au succès que la Russe a rencontré dans Le Rossignol, la maison lyonnaise a offert à Olga Peretyatko un piédestal belcantiste. La saillance et l’opulence de la couleur séduisaient chez Stravinski; dramatisées, elles défigurent la partition de Bellini. On ne s’arrêtera pas sur la progressivité des aigus, à l’éclat contestable, compensés par une musicalité qu’il faut reconnaître. Mais l’épaississement de la ligne compromet irrémédiablement la clarté sémantique et vocale, ravalée dans un sabir standardisé. Prima il suono, doppo la parola, applaudit l’assistance.


Si la souplesse de la direction orchestrale déploie un tapis idéal pour les chanteurs, elle confond sans doute ductilité et inconstance des tempi, faute d’avoir une vision consistante de la dynamique de l’œuvre. Les sautillements idiomatiques du petit homme sur le podium lui tiennent lieu de métronome, sans doute. Juan Francisco Gatell s’acquitte honorablement du rôle de Tebaldo. Le timbre et la technique sont sains, à défaut d’être exceptionnels. Ce que l’on ne saurait dire du Capello vieillissant de Giovanni Battista Parodi, à la ligne plus d’une fois incertaine, quand bien même la cavernosité de la couleur lui préserve une certaine autorité. Carlo Cigni ne séduit pas davantage en Lorenzo. Les chœurs, préparés par Alan Woodbridge, suivent à la lettre la frénésie de Pidò.



Gilles Charlassier

 

 

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