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Pour le plus grand nombre

Paris
Salle Pleyel
10/08/2011 -  
Marc-Olivier Dupin : Danses d’Europe: «Scherzo à la russe» (création)
Mikhaïl Ivanovitch Glinka : Rouslan et Ludmilla: Ouverture
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 2 en ut mineur, opus 18
Serge Prokofiev : Roméo et Juliette: Suites n° 1 et n° 2, opus 64 bis et 64 ter

Eugen Indjic (piano)
Orchestre Pasdeloup, Mykola Dyadyura (direction)




Dans l’esprit des Concerts Pasdeloup créés il y a cent cinquante ans par Jules Pasdeloup (1819-1887), avec pour objectif de diffuser la musique classique au plus grand nombre, le concert de ce samedi après-midi était conçu de façon à remplir la salle Pleyel. Le programme comportait ainsi des œuvres russes ou d’inspiration russe tout à fait rutilantes, aussi brillantes que les bulbes de la cathédrale Saint Alexandre Nevsky de la rue Daru, à deux pas de la salle Pleyel.


Il débutait par la création de la deuxième des Danses d’Europe, «Scherzo à la russe», de Marc-Olivier Dupin (né en 1954), ancien directeur du Conservatoire national de Paris, ancien directeur général de l’Orchestre d’Ile-de-France et ancien directeur de la musique à Radio France (jusqu’à cette année). L’œuvre, commande de l’Orchestre Pasdeloup, aussi compendieuse (trois minutes environ) que coruscante, est totalement dénuée d’originalité et pourrait tout à fait accompagner une publicité pour une grande compagnie d’assurance à la place d’une valse de Dmitri Chostakovitch. Mais, fort bien enlevée par l’Orchestre Pasdeloup, sous la direction de l’Ukranien Mykola Dyadyura, n’était un duo central alto-violoncelle pas vraiment juste, elle constituait un amuse-bouche fort plaisant.


Suivait une Ouverture de Rouslan et Ludmilla (1842) de Mikhaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857) presque rossinienne mais affectée de quelques problèmes de mise en place, puis le rabâché et célébrissime Deuxième Concerto (1901) de Serge Rachmaninov (1873-1943). Après un début un peu pâteux, avec un piano un brin noyé dans la masse sonore, des cors à plusieurs reprises incertains et un orchestre presque poussif, notamment dans le deuxième mouvement, les choses s’arrangèrent dans l’Allegro final où le pianiste franco-américain d’origine yougoslave Eugen Indjic fit face sans problème aux difficultés techniques et déploya un jeu ample mais jamais vulgaire. Le public aurait voulu entendre d’autres facettes de son talent mais il lui indiqua, en désignant sa montre, que le temps était malheureusement compté.


Pour ne pas retarder Claudio Abbado et ses musiciens, annoncés pour 21 heures, il fallait en effet passer sans attendre aux suites de Roméo et Juliette (1935-1938). L’œuvre, souvent spectaculaire et toujours expressive, créée à Paris en 1936 et en 1938 par l’Orchestre Pasdeloup justement, eut naturellement beaucoup de succès. Les petites difficultés de mise en place dans «Montaigus et Capulets» ou le «Frère Laurent» de la Deuxième Suite, notamment du côté des cordes, n’empêchèrent pas l’orchestre d’emporter sans difficulté l’adhésion du nombreux public en montrant autant de fluidité que de sens dramatique, par exemple dans le final de la Deuxième Suite, «Roméo au tombeau de Juliette».


Le site de l’Orchestre Pasdeloup



Stéphane Guy

 

 

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