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Baroque ou moderne?

Ambronay
Abbatiale et salle Monteverdi
09/24/2011 -  et 25 septembre 2011*
24 septembre
Johann Sebastian Bach : Suites pour violoncelle seul, n° 1, BWV 1007 (#), n° 2, BWV 1008, n° 3, BWV 1009 (#), n° 4, BWV 1010, n° 5, BWV 1011 (#), et n° 6, BWV 1012

Jérôme Pernoo, Sonia Wieder-Atherton (#) (violoncelle)
25 septembre
Johann Sebastian Bach : Sonates pour violon seul n° 1, BWV 1001, et n° 2, BWV 1003 – Partita pour violon seul n° 2, BWV 1004
Hélène Schmitt (violon)




La trente-deuxième édition du festival d’Ambronay est consacrée à Bach, choix dont on ne peut jamais se plaindre et, en outre, idée très intéressante: présenter les six Suites pour violoncelle seul de façon à pouvoir faire un choix entre la manière baroque de les jouer et la manière moderne. On a donc demandé à Sonia Wieder-Atherton de donner les suites impaires à la manière moderne (sans oublier que les instruments, les bons, sont toujours anciens même quand ils sont transformés) et à Jérôme Pernoo de faire de même à la manière baroque pour les trois autres suites. Peut-on décemment décider de ce qui est mieux? A titre personnel certainement – j’ai d’ailleurs fait mon choix, que je dévoilerai en parlant du deuxième concert.


Il n’y a rien à dire sur la qualité de l’interprétation de l’un et de l’autre. Parfaite, comme on pouvait s’y attendre. Le problème posé par ce concert est d’un autre ordre. Peut-on écouter les six Suites... à la suite? Deux heures et demie, presque trois heures avec l’entracte, avec la seule compagnie du violoncelle. On peut aimer le violoncelle, adorer les Suites de Bach mais mieux vaut quitter un concert sur sa faim en se disant qu’on en écouterait encore plutôt que d’être rassasié – comme après un bon repas, au demeurant. Sans doute, organiser l’expérience en deux temps aurait été plus raisonnable, quitte à la faire le même jour mais en deux séances, l’une l’après-midi et l’autre le soir.


Dès le lendemain, on pouvait mieux cerner le problème grâce à un concert consacré par Hélène Schmitt, que nous connaissons déjà depuis l’été dernier, à deux sonates et une partita – la Deuxième avec la Chaconne – pour violon seul. Là, les choses ont commencé à s’éclaircir. La clarinette offre cette possibilité de faire pleurer dans son registre grave et rire dans l’aigu, le violon et le violoncelle peuvent faire de même. Pour le violoncelle, le côté sombre peut être coloré par le violoncelle moderne et pour le violon, le côté aigu excessif peut être tempéré par le baroque. Une clarification et une idée toutes personnelles sur une question dont on n’aura jamais fini de débattre, mais qui mérite réflexion (et écoute).


La réussite du festival d’Ambronay, surtout pour quelqu’un qui le suit depuis longtemps, est réjouissante et justifiée. L’expérience de ces deux concerts est un exemple de l’esprit qui domine. Etrange comme un festival consacré aux musiques anciennes peut comporter tant de problèmes modernes et éternellement actuels.


Une anecdote pour conclure: très souvent, les violonistes choisissent la Sarabande de la Deuxième Partita comme bis. Trop souvent, même: on l’entend tellement souvent qu’un jour, juste avant le début d’un bis, j’ai crié: «Pas la Sarabande!». Rien de tel cette fois-ci: Hélène Schmitt a choisi cette page comme véritable bis, puisqu’elle venait de l’interpréter dans le cadre de son programme, et elle a donc bien fait.


Le site du festival d’Ambronay
Le site de Jérôme Pernoo
Le site d’Hélène Schmitt
Le site de Sonia Wieder-Atherton



Benjamin Duvshani

 

 

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