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Vrai et faux quintettes avec piano

Saint-Céré
Théâtre de l’Usine
08/08/2011 -  et 29 juillet (Beaulieu-sur-Dordogne), 1er (Rocamadour), 5 (Catus) août 2011
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 20, K. 466 (arrangement et cadences Patrick Dechorgnat)
Johannes Brahms: Quintette avec piano, opus 34

Ludovic Passavant, François Villevieille (violon), Stéphanie Blet (alto), Lionel Allemand (violoncelle), Patrick Dechorgnat (piano)


Le Théâtre de l’Usine (© Festival de Saint-Céré)


Fondé depuis toujours sur une assise essentiellement lyrique et scénique, le festival de Saint-Céré s’attache également chaque année à proposer des concerts, qui répondent visiblement à un besoin, à en juger par l’affluence réunie par ce programme de musique de chambre présenté à quatre reprises à Saint-Céré et ses environs, pourtant sans autre écho avec le reste de la programmation que la mise en valeur des artistes participant à d’autres productions de cette édition: le pianiste Patrick Dechorgnat qui, 2011 oblige, a donné un récital «Liszt mystique», et un quatuor à cordes regroupant les chefs de pupitres de l’ensemble orchestral qui accompagne les deux grands opéras à l’affiche cet été.


Prévu en plein air au château de Montal, le concert doit néanmoins tenir compte des aléas d’une météo encore peu estivale – humide et incertaine dans la journée, fraîche dans la soirée – et, par conséquent, comme de nombreuses autres manifestations, se replier lui aussi vers un lieu fermé. En l’occurrence, c’est au Théâtre de l’Usine, ancienne fabrique de malles et valises où le festival a par ailleurs ses quartiers, que les spectateurs sont invités à se rendre, moyennant un opportun délai de grâce (un quart d’heure) qui permet aux optimistes ou aux distraits de se diriger du lieu initialement annoncé vers celui du repli.


Il existe des arrangements pour piano et quatuor à cordes de certains concertos de Mozart, notamment des Onzième à Treizième, qui ont d’ailleurs été enregistrés. Il est donc tout à fait compréhensible que Patrick Dechorgnat ait souhaité en réaliser un du Vingtième (1785), mais le fameux mineur résiste-t-il toutefois aussi bien à un tel traitement? L’une des difficultés réside dans le fait que l’orchestre de la version originale est significativement plus riche et plus fourni, et que les bois y tiennent une place essentielle. La tâche était sans doute plus difficile et le résultat, du coup, semble moins satisfaisant, d’autant que les cordes, guère flattées par une acoustique assez sèche, paraissent bien aigres, manquant de corps et de justesse. Faut-il l’imputer à un temps de préparation et de récupération trop compté, pour des musiciens déjà très sollicités par ailleurs (une dizaine de représentations lyriques en moins de trois semaines)? Un peu approximatif, le soliste, plus aimable et littéral que dramatique ou passionné sinon dans l’Allegro assai final, ornemente ici ou là et, surtout, offre ses propres cadences, qui changent de manière fort intéressante de celles de Beethoven, notamment celle du Finale, plus développée qu’à l’accoutumée.


Force est cependant de constater qu’une œuvre écrite à l’origine pour cette formation sonne nettement mieux et atteint un équilibre instrumental autrement plus satisfaisant: sans entracte, c’est en effet sur le Quintette avec piano (1864) de Brahms que les musiciens enchaînent. Les réserves d’ordre technique demeurent, mais l’engagement y est, même si l’Allegro non troppo pouvait appeler davantage de fulgurance, l’Andante, un poco adagio de chaleur et de souplesse, le Scherzo d’urgence et le Finale (dont les dernières pages sont bissées) de cohérence.



Simon Corley

 

 

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